Mouvement national des taxis, en ce lundi 19 février, pour dénoncer la future convention que veut leur imposer la CNAM, qui réduirait la prise en charge du transport médical. En Creuse, où ce transport représente plus de 90% de l’activité des taxis, près d’une quarantaine d’entre eux a mené une opération escargot, avant de se rassembler devant la Caisse Primaire d’Assurance Maladie de Guéret.
C’était, depuis la fin décembre dernier, la troisième journée nationale de mobilisation des artisans-taxis.
Cause de leur colère : la signature d’une nouvelle convention que veut leur imposer la CNAM, convention qui réduirait considérablement la prise en charge du transport médical que beaucoup d’entre eux assurent.
Cela, dans un souci d’économie, mais pour les taxis, c’est comme une double peine, alors qu’ils estiment avoir été justement sollicités pour faire ce transport.
"On nous a demandé de répondre aux demandes d’accès aux soins, et on a répondu présent ! Certes, comme nous sommes aujourd’hui en capacité de transporter beaucoup de monde, ça crée des dépenses, mais des dépenses que l’on veut maintenant nous faire supporter. La Caisse ne veut plus payer ces dépenses de l’accès aux soins." Olivier Pierre, secrétaire du Syndicat des Artisans Taxis 23
Car ce problème est particulièrement vrai en zone rural, notamment en Creuse. Dans le département, la totalité des artisans-taxis pratique ce transport, à tel point qu’il représente plus de 90% de l’activité.
Cette nouvelle convention, voulue donc par la CNAM, et ses conséquences inquiètent au plus haut point.
"À échéance d’un ou deux ans, si ce qui est prévu arrive, je vous promets que c’est 25, 30, 40 % des entreprises taxis qui font du transport médical, et je rappelle que c’est la totalité au niveau du département, qui vont être en très sérieuses difficultés, voire obligées de mettre la clé sous la porte." Emmanuel Dignac, artisan-taxi chez Bénévent Marsac Taxis
Les quarante-trois taxis présents ce lundi matin à Guéret ont donc commencé par mener une opération escargot, avant d’aller manifester devant la CPAM de Guéret, où une délégation a été reçue. Deux heures de discussions infructueuses, la direction locale de la CNAM s’avouant impuissante, quant à sa capacité de négociation.
Pour les taxis, il ne resterait qu’une seule solution pour sauver leur activité : ne plus appliquer le tiers payant, et laisser donc le client de négocier un remboursement avec la CPAM.
Une solution extrême, en guise de menace, pour tenter de faire bouger les lignes en urgence. La future convention doit en effet être signée, au plus tard, le 29 février prochain.