La tour Brésard à Guéret, emblématique du quartier de l’Albatros sera foudroyée en Mai prochain. Cela signifie que cet immeuble de 10 étages sera détruit par explosion. Les habitants sont déjà relogés mais l’opération va impacter les riverains. En ce moment une opération de recensement est effectuée car le jour J, tous les logements dans un périmètre de 200 m devront être évacués.
« A 7h, il faudra quitter votre domicile », l’agent responsable de l’évacuation s’applique à prononcer la phrase qu’il note sur le document qu'il transmet aux locataires qu’il rencontre dans l’immeuble voisin de la tour qui va être rasée. Des locataires essentiellement âgés. Il passe d’appartement en appartement pour être sûr que l’information soit bien reçue.
Sa tournée est en même temps une opération de recensement. L’appartement de Madeleine dans lequel l’agent s’arrête fait face à la tour Brésard. Le 14 mai prochain, la vue depuis son balcon va drastiquement changer : les 10 étages ne seront plus qu'un tas de ruine.
Il en va de même pour les quatre cent cinquante foyers qui se situent dans un périmètre de 200 mètres de la tour.
« C’est une page qui se tourne, comme on dit…! », confie émue Madeline Razet. « C’est quelque chose qui s’en va parce que cette tour, comme tout le monde l’appelait, était quand même connue, on en parlait, on ne parlait pas tellement des bâtiments à côté, c’était LA tour. Parce que c’était le premier bâtiment qui a été monté ». Nostalgique, elle en parle déjà au passé comme si la tour n'était déjà plus là.
Le jour J, les personnes évacuées seront accueillies par les services de la mairie.
A celles et ceux qui s’inquiètent, Laurent Duret, responsable de l’opération de recensement explique que l'opération « a pour objectif d’effectuer une photographie complète du périmètre de sécurité pour accompagner au mieux les personnes le jour de l’évacuation ».
Les habitants de la tour Brésard ont été relogés il y a plus d’un an. Pour le bailleur, la destruction de cet immeuble des années 70 répond à un besoin de s’adapter et de se mettre aux normes actuelles : les logements sociaux d’hier ne correspondent plus à ceux d’aujourd’hui.
« En Creuse, par rapport à la demande qui est formulée pour l’habitat social, on est plutôt sur de l’habitat horizontal ou alors s’il est vertical, il n’est pas dans ces proportions. Il est plutôt sur du 3-4 étages maximum, desservis par un ascenseur, proche des commerces, proches des services et des commodités », détaille Frédéric Suchet, directeur général de Creusalis.
Le coût du chantier est estimé à trois millions d’euros. Dans le cadre du programme de rénovation urbaine, un espace vert devrait à terme être créé.