Dans la petite commune de Saint-Maurice-la-Souterraine, un lieu de vie qui accueille des enfants placés, est fermé depuis une semaine. Le responsable du site, qui conteste les faits, a été mis en examen et placé en détention provisoire, notamment pour violences aggravées sur mineurs, défauts de soin et travail forcé. Sur place, c'est la stupéfaction.
Derrière le portail de cette propriété située dans le hameau 'Le Dognon', à trois kilomètres du bourg de Saint-Maurice-la-Souterraine, le centre qui accueillait les jeunes en difficultés placés, semble désormais désert. En effet, depuis le 22 mars, les quatre enfants accueillis ici, dans cette propriété isolée de Creuse, ont été retirés, comme nous l'a indiqué le parquet de Guéret, ce dimanche matin, confirmant les informations de nos confrères de la Montagne.
Des déclarations aux urgences
Tout a commencé le 21 mars dernier. L’un des jeunes mineurs placés est transporté aux urgences de Guéret après un malaise. Sur place, il se plaint des méthodes d’encadrement brutales qui auraient cours dans le centre d’accueil.
Aussitôt, une enquête est ouverte pour « violences aggravées sur mineurs de moins de 15 ans », et « travail forcé ». Dans le hameau du Dognon où se situe le lieu de vie, la nouvelle surprend. Ainsi, quand on parle à Daniel Brant, voisin de jardin de la propriété, des soupçons de maltraitance sur le domaine, la réponse est claire : "Ah non, ah non, non, moi, je ne suis pas d'accord (...) Ils les ont jamais forcés à travailler." Ce dernier précise : "Ils travaillaient, ils bricolaient… Ils essayaient de les occuper."
Fermeture du lieu
Le lendemain de ces révélations, le 22 mars, les quatre jeunes, âgés de 10 à 17 ans, ont été retirés du lieu de vie. Baptisé le « Parcours le Dognon », cet établissement est implanté dans la commune depuis une dizaine d’années et n’a jamais fait parler de lui. Chaque automne, des journées portes-ouvertes y étaient organisées : Evelyne Augros, maire (SE) de la petite commune de 1200 habitants précise que "Les seuls signalements concernaient des divagations d'animaux puisqu'ils avaient une miniferme avec des chevaux, des cochons, des poules, mais pas de signalement de cette nature."
Selon nos informations, les enfants placés au moment des faits n'étaient pas originaires de Creuse. Dans la structure, selon la maire, les enfants restaient peu de temps sur site, de quelques semaines à quelques mois et ils étaient entre quatre et six en même temps sur le lieu, jamais plus.
Enquête ouverte
Le parquet nous confirme que tous les salariés de cette structure ont été entendus par la brigade de recherche de Guéret en charge de l'enquête. À la suite de quoi, le responsable de la structure, lui-même salarié depuis deux ans sur le site, a été mis en examen pour violence aggravée sur mineur de moins de 15 ans, défaut de soins sur mineur, travail forcé et conditions de travail indignes sur mineurs.
Il a été placé en détention provisoire à la maison d'arrêt de Guéret.
Selon le parquet, il conteste les faits.
L'enquête se poursuit pour recueillir notamment le témoignage d'anciens salariés de la structure qui appartient au groupe "Anvie" et d'anciens jeunes pensionnaires de ce lieu d'accueil.