Guéret : sursis ou liquidation pour Carcidiag, start up spécialisée dans la détection du cancer

Le tribunal de commerce de Limoges décidera jeudi 15 septembre s'il met la société Carcidiag en redressement judiciaire ou s'il décide d'une liquidation. La start up cherche un industriel ou un investisseur capable d'injecter 1,5 millions d'euros.

Carcidiag est avant tout l'histoire d'un docteur en biologie diplômé de l'université de Limoges. Vincent Carré a développé des travaux sur l'importance de la glycosylation dans les mécanismes de reconnaissance du VIH aux cellules hôtes. Ces termes très techniques ne vous disent probablement rien.

VIncent Carré s'est cependant rendu compte  qu'il pourrait probablement utiliser ses recherches pour mettre au point un kit de détection contre le cancer. C'est pourquoi il a créé sa start up en 2017 en compagnie de deux associés : le Dr Alain Queyroux, docteur en médecine spécialiste ORL, et Christian Laurance, ancien directeur de cabinet au conseil départemental de la Creuse.

Après plusieurs années de travail, un test de diagnostic et pronostic a été inventé. Il concerne les cancers du colon, du poumon et du sein. Il permet de détecter les cellules à l'origines de la maladie, de prévoir leur résistance aux traitement et leur capacité de dissémination dans le corps.

Pour cela, une simple prise de sang suffit. Le test de Carcidiag est sérologique.

Reportage tourné en 2019 chez Carcidiag : 

Covid 19

Au printemps 2020, Vincent Carré s'apprêtait à opérer une levée de fonds de 1,5 millions d'euros pour commercialiser ses kits anti-cancer. C'est alors qu'est survenue la crise du Covid 19. Les entreprises comme Carcidiag ont été mises à contribution dans la lutte contre contre la pandémie et la création de  tests de détection anti-covid.

La petite start up Guéretoise a investi 300 000 euros pour inventer un auto-test sérologique anti-covid.

Nous avons choisi de créer un test sérologique car cela correspondait aux compétences de l'entreprise et répondait à une demande au printemps 2020.

Vincent Carré, co-fondateur de Carcidiag

Mais les géants de l'industrie pharmaceutique avaient eux misé sur les tests PCR. Ces derniers ont été commercialisés en masse. Carcidiag n'a pas été en mesure de commercialiser les siens. Selon Vincent Carré, "Nous n'avons pas fait le bon choix, mais il était impossible de le savoir en 2020".

Retour aux fondamentaux

Les dirigeants de Carcidiag ont repris la commercialisation de leurs tests anti-cancer. Mais pour cela, ils ont besoin de développer une force de vente. Leur besoin de financement est estimé à 1,5 millions d'euros, mais il baissera dès qu'ils parviendrons à réaliser un chiffre d'affaires. 

Ils recherchent soit des investisseurs, soit un industriel pour racheter la société.

Vincent Carré a rencontré Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine. Il a sollicité une aide d'urgence de 250 000 euros, mais n'a pour l'heure pas reçu de réponse positive. 

Si aucune solution n'est trouvée, les recherches de Carcidiag tomberont dans les oubliettes. Vincent Carré conclu par cette phrase : "Je suis un scientifique et ne peut me résoudre à perdre cette technologie"

Le tribunal de commerce de Limoges rendra son délibéré jeudi 15 septembre en début d'après-midi. 8 salariés travaillent encore pour la société. 4 ont démissionné ou sont partis dans le cadre d'une rupture conventionnelle de contrat.

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