Le député-agriculteur revient sur sa défaite avec un message publié sur les réseaux sociaux "sans éléments de langage, ni langue de bois, mais sorti directement de mon cœur, de mes tripes, de mes convictions." Il y va fort.
"C’est pas des mots issus d’une colère." Contacté par téléphone, Jean-Baptiste Moreau est calme, probablement encore marqué, mais assumant totalement le message qu’il vient d'envoyer sur les réseaux sociaux après sa défaite ce dimanche au second tour des élections législatives en Creuse.
Silence et lâcheté
Après avoir remercié ses collaborateurs, le ton monte. L'ancien député dénonce "le silence et la lâcheté d'une bonne partie de la classe politique de notre dpt au mepris des valeurs qui soit disant sont les leurs."
Au premier rang des mis en cause, l’ancien député Jean Auclair : "Ils n'ont rien foutu pour le département si ce n'est serrer des pognes en racontant n'importe quoi, se remplissant les poches ainsi que celles de leurs affiliés."
Mais Jean-Baptiste Moreau vise plus largement l’ensemble des élus du département : "Je peux me regarder dans une glace à la différence de ces personnalités politiques. Quoique je ne suis même pas sûr, vu leur niveau de schizophrénie, qu'ils soient conscient de leur inconséquence et du niveau d'égoïsme dont ils font preuve."
Jalousie d’anciens parlementaires
Qui est visé précisément ? Beaucoup de monde. Jean-Baptise Moreau nous l'explique au téléphone : "Je n’ai vu aucun élu de droite ou de gauche dire qu’il fallait voter Macron et pas Le Pen au second tour de la présidentielle. Vous avez entendu la présidente du Conseil départemental ? Des sénateurs ?"
L’ancien député met en avant son bilan, et critique celui de ses prédécesseurs : "Je fais les frais de ma grande gueule et de la jalousie d’anciens parlementaires qui trouvent le moyen de se venger." Il nous explique ensuite : "Je n’ai pas fait que de bonnes choses, mais au moins j’ai fait des choses."
Plus Jospin que Chirac
Jean-Baptiste Moreau termine son message avec un au revoir : "J'en tire les conséquences en me retirant de la vie publique et de la politique." Cette conclusion est-elle écrite sous le coup de l’émotion ? Jean-Baptiste Moreau nous précise : "Je suis plus Jospin que Chirac, qui se retirait et qui revenait. Et ce n’est pas mon combat que les Creusois ont choisi. Ils choisissent des hommes et des femmes qui gèrent des carrières politiques, mais pas les intérêts de la Creuse."
Jean-Baptiste Moreau reviendra-t-il tout de même sur la scène politique ? Rien n’est jamais définitif, mais pour l'heure, la position de l’agriculteur est claire : "Je vais remettre les bottes plus sérieusement."