Le mauvais temps, le froid, la pluie, tout cela perturbe les abeilles. Privées de sorties, elles sont en train de manquer les premières floraisons printanières. Dans les ruches, le miel de printemps se fait rare, et les apiculteurs s'inquiètent.
"Les ruches devraient être pleines de miel là, et il n'y en a pas beaucoup" constate Nadine Michaud, responsable du rucher école de Fourneaux dans la Creuse.
Normalement, les abeilles auraient dû faire le plein avec les pissenlits. Mais le retour du froid les a privées de cette première manne du printemps. Ajoutez à cela la pluie, et voilà ces petites travailleuses au chômage technique !
"Elles se rendent bien compte qu'il manque de la température, donc il ne faut pas trop les agacer, elles sont un peu agressives en ce moment" , observe le vice-président de l'Abeille Creusoise René Michaud. "Elles sortent s'il fait plus de 10°C. S'il pleut beaucoup, elle ne sortent pas"
Une plante pour qu'elle fabrique du nectar, il lui faut plus de 20°C.
René MichaudVice président de l'Abeille Creusoise
Pas de nectar donc au menu de ce début de printemps frisquet. Uniquement du pollen, et encore, en quantité insuffisante. La récolte de miel de printemps est compromise.
Les reines ne pondent pas
Le plus problématique, pour les apiculteurs, c’est la santé des ruches. Car faute de réserve de nourriture, les reines pondent beaucoup moins.
"D'elles-mêmes elles régulent. Si nous, on n'anticipe pas ça, on va avoir un manque d'abeilles dans les ruches. Il nous reste environ six semaines, il faut qu'on fasse pondre la reine. Si la météo n'est pas favorable encore un mois, on aura beaucoup de difficultés, et une mauvaise saison presqu'à coup sûr" explique Francis Luquet, apiculteur professionnel.
En attendant que le temps se remette au beau, il leur faut donc nourrir les colonies. Pour ne surtout pas manquer d’ouvrières pendant la grande miellée, du 15 juin au 15 juillet.