Depuis l’enfance, Yann Boes n’a qu’une passion : la moto. Malgré un grave accident qui l’a laissé en partie handicapé, le Creusois n’a rien lâché, et va participer, à partir de la mi-avril, aux Championnats de France Handisport.
La moto, Yann Boes est tombé dedans, ou plutôt monté dessus, à l’âge de neuf ans.
Mais en 2006, cette passion vire au drame. Lors d’une sortie, en région parisienne, alors que la route est mauvaise, il tape dans une balise routière. La moto se couche et lui écrase le pied gauche.
Un calvaire médical
Trois jours de coma, quarante-cinq opérations, six mois de rééducation, trois ans de béquilles, trois greffes osseuses, des débuts de septicémies, une infection au niveau des bronches… Et les médecins qui ne cessent de conseiller l’amputation.
Mais Yann refuse, tout en pensant qu’il ne pourra plus faire de moto.
Car s’il garde son pied, celui-ci ne fonctionne plus, occasionnant des vives douleurs, ayant décalé son dos, ses hanches, ses cervicales.
Une renaissance
Quelques années plus tard, Yann croise un ami, victime lui aussi d’un accident, lui ayant coûté un bras. Pourtant ce dernier continuait la moto. Ce qui, littéralement et sans mauvais jeu de mot, va remettre le pied à l’étrier au Creusois.
En 2017, il rachète une moto, et la retape entièrement.
En 2020, il participe à un premier championnat, mais sans succès, son engin n’étant pas assez puissant.
Un défi et un engagement hors-norme
Peu importe, il trouve une autre, qu’il refait également entièrement, avec l’aide d’un concessionnaire de Guéret. Une moto adaptée à son handicap : le passage des vitesses se fait à la main, et non au pied.
Autant d’investissement pour un sacré pari : il va en effet participer, à partir de la mi-avril, au Championnat de France moto Handisport, où il sera le seul Creusois.
Au programme, Le Mans, Alès, Croix-en-Ternois, Pau, le mythique Mugello en Italie, et les finales, en octobre prochain, à Paris.
Mais la passion coûte chère. Alors pour participer à ce Championnat, ainsi que financer des actions avec l’association qu’il a créé, Handi Motors 23, qui œuvre dans la prévention et l’aide aux personnes comme lui victimes d’accidents et qui voudraient également continuer à rouler, Yann Boes a démarché des sponsors.
Il a aussi été aidé par le circuit de Mornay (23), pour y faire des roulages.
Et toute sa famille, sa femme et ses enfants en premiers, s'investissent à fond.
Défi, engagement, volonté… Impossible n’est pas Yann Boes !