Lundi 18 janvier 2021 débutait à Guéret (Creuse) le procès d'Anthony Marchand, accusé d'avoir tué un homme de 22 coups de couteau à la suite d'une soirée alcoolisée à Bourganeuf.
C’est un procès bien sinistre qui s’est ouvert ce lundi 18 janvier aux assises de la Creuse. Anthony Marchand, 40 ans, est accusé du meurtre de Nicolas Nivet, un homme rencontré dans un bar le 14 novembre 2017 dans un bar de Bourganeuf. Après quelques verres, le premier invite le second à son domicile pour continuer à boire.
Sur fond d’alcool, la soirée s’envenime. Nicolas Nivet se montre entreprenant avec la compagne d’Anthony Marchand et méprisant avec ce dernier. Puis il y a des menaces, et un couteau brandi par l’invité sur son hôte. S’en suivent des coups. Anthony Marchand voit rouge. Dans la bagarre, il récupère le couteau et assène 22 coups à la victime, dont un fatal à la carotide gauche.
Les jurés devront se demander s’il était libre du contrôle de ses gestes au moment ou il est passé à l’acte.
Trois ans plus tard, c’est un homme plein de regret qui comparait dans le box des accusés des assises de la Creuse. Face aux jurés, l’homme dit ne pas avoir voulu tuer. Il affirme aussi ne pas se souvenir des coups de couteaux, un véritable black-out. C’est d’ailleurs ce point que le jury devra tenter d’éclaircir, rappelle l’avocat de l’accusé Guillaume Viennois. Son client risque 30 ans de réclusion criminelle.
Deux naufragés de la vie
Après être revenus sur les détails des faits, les jurés se sont attardés sur la personnalité de l’accusé et de la victime. Deux hommes fragiles psychologiquement selon leurs avocats.
Anthony Marchand, qualifié par son avocat de « naufragé de la vie », a connu successivement la dureté et l’abandon de sa mère, la mort de son père puis la rue et les drogues. En arrivant en Creuse, il tentait de se reconstruire avec sa compagne, ses enfants et un travail.
Nicolas Nivet était lui aussi père de famille fragile. Séparé de sa femme suite à des problèmes d’alcool, il s’était installé à Bourganeuf depuis une quinzaine de jours seulement. Il aura suffi d’un soir, d’une rencontre entre ces deux hommes pour que l’alcool et leurs fragilités ne scellent leurs destins, synthétise l’avocate de la famille des victimes Corinne Jouhanneau-Boureille.
Le verdict de cette affaire devrait être rendu mercredi 20 jaanvier par le jury des assises de la Creuse.