Il y a 120 ans, la demi-mondaine Eugénie Fougère dit Nini, la belle Fou-Fou, mourrait assassinée dans une villa à Aix-les-Bains. Découvrons cette tragédie à l'aide des cartes postales de la photothèque de Paul Colmar.
C'est la Belle-Époque en France. On est en 1861. Dans une maison modeste, dans la petite commune de Chambon-sur-Voueize en Creuse, naquit Eugénie Fougère. Cette petite enfant connaîtra un avenir tragique lorsqu'elle embrassera son destin, celui de "Nini, la belle Fou-Fou".
De l'ombre à la lumière
Devenue grande, elle décide de quitter la Creuse à dix-neuf ans. Elle trouve un travail de serveuse à Montluçon, en Auvergne. Mais, sa grande beauté ne laisse pas indifférent, elle est remarquée. On lui propose de devenir modèle à la capitale. Une nouvelle vie commence.
La jeune femme fréquente du beau monde et même des princes russes. Elle devient l'une des femmes de Paris, parée des plus riches écrins. Nini est réputée pour porter des colliers à 30 000 francs. Durant la période estivale, elle se rend à la station thermale d'Aix-les-bains. Mais, ses riches parures attirent la convoitise.
Une trahison
C'est hélas le 20 septembre 1903 que tout bascule. Elle séjourne dans la villa de Solms à Aix-les-bains, accompagnée de ses dames de compagnies, dont l'une d'entre elles est Victorine Rosalie Giriat, dite la Nubienne.
Des hommes pénètrent dans son logis et assassinent Eugénie, ainsi qu'une autre de ses domestiques, puis s'emparent du butin.
La belle Fou-Fou a été victime d'une trahison qui lui a coûté la vie : son amie Victorine Giriat avait orchestré son assassinat à l'aide d'un certain Henri Bassot, cerveau de l'affaire.
La jouissance du larcin ne sera que de courte durée. Les canailles sont arrêtées et furent condamnées à plusieurs années de travaux forcés.