La Creuse résiste à l'invasion du moustique tigre sur son territoire, mais pour combien de temps encore ? Une réunion d'information et de sensibilisation doit se tenir ce mardi 16 avril, dans une commune au sud de Guéret où les premiers spécimens sont apparus l'été 2023.
Les premiers moustiques tigre ont été détectés en Creuse l'été dernier. Jusque-là épargné par la propagation de l'aedes albopictus, le département creusois, qui faisait de la résistance (voir la carte ci-dessous), devrait être lui aussi colonisé, comme 71 départements avant lui.
Venu des zones tropicales, le moustique tigre a su, au fil des années, s’adapter à son environnement. Détecté pour la première fois en Europe, en 2004, à la frontière italienne, cet insecte a colonisé, peu à peu, toute la moitié sud de la France.
Chaque année, le ministère de la Santé et de la Prévention, en collaboration avec l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du travail (ANSES), Santé Publique France et les Agences Régionales de Santé surveillent avec attention l’extension de l’implantation du moustique tigre sur l’ensemble du territoire. Une veille sanitaire qui a permis de découvrir qu'un premier foyer a été détecté à l'été 2023 dans une petite commune située au sud de Guéret.
Surveillance et mesures de protection
L'ARS a mis en place deux types de surveillance : une dite active, avec la pose de pièges pondoirs dans des sites à risques et l'autre, par le signalement sur internet, grâce à la plateforme signalement-moustique.anses.fr. "Ce moustique est caractéristique : petit, rayé noir et blanc, et qui pique la journée seulement. Quand il est installé dans une commune ou dans une région il est difficile de l'en déloger", confie Elisabeth Kouvtanovitch du département Santé Environnement à l'ARS Nouvelle Aquitaine.
Ce que l'on peut faire dans son jardin ou sur son balcon c'est de vider tous les petits récipients où peut stagner de l'eau comme les pieds de parasol, les coupelles des pots de fleurs, les jouets qui traînent dans le jardin !
Elisabeth KouvtanovitchDépartement Santé Environnement à l'ARS Nouvelle Aquitaine
En résumé pour limiter la présence de cet insecte à son domicile, une seule solution : il faut le priver d’eau.
À titre de protection individuelle, il est également conseillé de ventiler les pièces à vivre ou les terrasses, d’installer si besoin des moustiquaires aux fenêtres et d’utiliser des répulsifs en demandant conseil à son pharmacien ou son médecin. Afin d’éviter les piqûres, il existe également des moyens de protection individuels, comme porter des vêtements longs et amples. Tous ces conseiils sont à retrouver sur le site de l'Anses.
Actif de fin avril à novembre
Le moustique tigre, compte tenu de sa capacité à être vecteur de virus comme la dengue, le chikungunya ou encore, dans une moindre mesure, le virus Zika, fait l’objet d’une surveillance renforcée pendant sa période d’activité en métropole de mai à novembre.
La saison 2022, qui a connu plusieurs foyers épidémiques de dengue d’une ampleur inédite en métropole, avec plus de 60 cas autochtones identifiés, démontre que le risque de circulation est toujours plus grand, en lien notamment avec le changement climatique.
C'est pour cette raison que l'Agence Régionale de Santé du Limousin organise des réunions de sensibilisation dans les zones où la présence du moustique tigre a été détectée. Une fois que cet insecte s'est implanté sur un territoire, il est impossible de s'en débarrasser. Toutefois, on peut limiter sa prolifération. C’est le cas dans certaines communes du Sud de la France particulièrement infestées comme Blagnac proche de Toulouse, où des nichoirs à chauve-souris ont été installés. En effet, ce petit animal dévore chaque nuit son poids en moustiques, soit près de 3 000 spécimens.