À Guéret (Creuse), le projet d'usine de granulés de chauffage mené par l'entreprise Biosyl continue de faire débat. L’arrêté préfectoral autorisant la construction du site pourrait être publié dans deux mois.
Le projet d’usine de granulés de bois porté par Biosyl ne fera pas l’objet d’une enquête publique, mais d’un simple enregistrement. Anne Frackowiack-Jacobs, préfète de la Creuse, estime que les données recueillies sont aujourd’hui suffisantes. Et la production forestière locale serait largement supérieure aux besoins du futur site.
"On considère qu'il y a à peu près 30% de la forêt creusoise qui est dépérissante. Elle a besoin d'être coupée, exploitée, pour pouvoir être renouvelée avec des espèces adaptées au changement climatique. Pour couper du bois, il faut aussi des filières et Biosyl est l'un des débouchés qui va nous permettre de renouveler la forêt", déclare la représentante de l'Etat en Creuse.
"C'est complètement aberrant"
Un argument que rejette une partie des opposants au projet, notamment Catherine Couturier, députée (LFI) de la Creuse : "Pour l’instant, la forêt de feuillus dans nos territoires n'est pas encore en dépérissement. Il faut aussi avoir une définition de ce qu'est le dépérissement de la forêt... C'est complètement aberrant : un arbre ancien contribue à la biodiversité en continuant de jouer son rôle de puits carbone".
À Guéret, le projet divise toujours : l’agglomération est pour un lancement rapide du site en zone industrielle depuis son évocation, alors que la municipalité reste sur ses gardes.
On soutient tout projet de création d'emplois sur notre territoire. 40 emplois direct et 100 indirects, c'est intéressant pour la Creuse et la ville de Guéret qui perdent de la population.
Eric CorreiaPrésident Agglomération Grand Guéret
Marie-Françoise Fournier, maire (SE) de Guéret, déclare quant à elle : "Je suis moi toujours très très inquiète malgré les arguments développés sur l'avenir de la forêt creusoise et sur ce qu'à moyen et long terme on va être obligés de prélever pour faire marcher cette usine et d'autres ; car il y en aura d'autres sur le territoire qui auront besoin de plus en plus de bois."
L’arrêté préfectoral autorisant la construction du site Biosyl pourrait être publié dans deux mois.
Ecrit avec Sébastien Laporte.