Un centre de ressources et de mémoire pour les Réunionnais de la Creuse à Guéret

La Creuse est le département qui a accueilli le plus d'enfants réunionnais enlevés à leurs parents par les services sociaux et envoyés en métropole sans billet de retour. Un centre de mémoire dédié à ce triste épisode va être construit à Guéret à l'initiative des associations de victimes.

 

Entre 1963 et 1982,  plus de 2 000 enfants de l'île de la Réunion ont été enlevés à leurs parents par les services de  l’Aide Sociale à l’Enfance et "transplantés" en métropole.

La Creuse est le département qui en a accueilli le plus grand nombre.

Depuis plusieurs années, les associations d'ex-enfants "Réunionnais de la Creuse" réclamaient la création d'un centre d'accueil, de ressources et de mémoire dédié à cette histoire.

Ce sera bientôt chose faite.

Ce centre devrait voir le jour d'ici deux à trois ans, dans un bâtiment neuf jouxtant le Foyer des Jeunes Travailleurs de Guéret, qui sera, lui aussi, rénové pour l'occasion.

Un lieu d'accueil et de mémoire

Le financement n'est pas encore totalement bouclé mais il devrait réunir des collectivités locales, dont la Région Nouvelle-Aquitaine qui appuie depuis longtemps le projet, et aussi des fonds de l'Etat par le biais du Plan de Relance.

Les plans du bâtiment sont déjà prêts. Valérie Andanson, la secrétaire et porte-parole de la Fédération des Enfants Déracinés des Départements et Régions d'Outre-Mer (FEDDROM), est venue sur place, à Guéret, pour les consulter et découvrir les lieux.

Valérie Andanson est née à la Réunion en 1963. En 1966, elle est arrivée à Guéret et n'a pu retrouver les traces de sa famille réunionnaise qu'après de longues démarhces, il y a seulement quelques années.

C’est très symbolique que ce centre soit en Creuse, surtout que nous avons aussi l’intention d’avoir un lieu de ressource à la Réunion. Ça pourra donc faire une passerelle entre la Creuse et la Réunion. Et ça, c’est magnifique.

Valérie Andanson

 

Le bâtiment devrait posséder une bibliothèque, une vidéothèque, des salles de travail, des bureaux, une salle de conférence et quelques chambres.

Un bureau sera réservé à la psychologue qui suit et soutient depuis plusieurs années les victimes de cet exode forcé qui en font le demande.

Les chambres permettront d'accueillir les ex-pupilles et leurs familles qui viendront sur place pour rechercher des éléments ou des documents sur leur passé. Des étudiants ou des chercheurs qui travailleront sur ce triste épisode de l'histoire de France pourront aussi y être hébergés.

Un lieu ouvert aussi aux Creusois

Les Creusois seront également les bienvenus. Elèves des classes du département mais aussi familles ou membres des familles ayant accueillis des enfants réunionnais dans le passé. 

Car pour Valérie Andanson l'heure est n'est plus à la rancoeur. Elle veut aller de l'avant pour comprendre ce qui s'est passé sans stigmatiser tous les habitants d'un département.

Nous espérons que ce sera un lieu qui rassemblera tous les acteurs de cette histoire. C’est important maintenant d’aller vers cette réconciliation et d’échanger pour arriver à trouver le chemin de la résilience.

Valérie Andanson

 

Un autre centre dédié à cette histoire devrait être construit à la Réunion.

L'objectif est désormais de tout faire pour que cette histoire soit connue et reconnue afin d'éviter qu'un tel drame ne se reproduise.

C'est aussi le seul moyen pour que les victimes se réconcilient avec leur passé, et pour que les générations suivantes de leurs familles ne soient pas à leur tour contaminées par le lent et dectructeur poison du secret.

 

VIDEO :

Reportage : Pascal Coussy, Louis Claveau, Sébastien Bugeaud

Intervenants : Valérie Andanson : porte-parole de la Fédération des Enfants Déracinés des Départements et Régions d’Outre-Mer (FEDDROM) ; Eric Correia : conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine.

 

DOCUMENT : 

En 1969,  avec le regard et les mots de l'époque, la télévision régionale faisait un reportage pour décrire le foyer d’accueil de l'Aide Sociale à l'Enfance de Guéret en Creuse qui hébergeait les enfants réunionnais enlevés à leurs parents et envoyés en métropole. Ce sont ces enfants qui seront désignés quelques années plus tard sous le nom de "Réunionnais de la Creuse" ou "Enfants de la Creuse".

 

RETOUR SUR L'HISTOIRE DES REUNIONNAIS DE LA CREUSE :

 

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