La municipalité de Faux-la-Montagne, en Creuse, dépose plainte contre le député UDR Bartolomé Lenoir. Dans une pétition en ligne, l'élu craignait "l’installation de ce que l’on pourrait appeler une ZAD" dans la commune. La mairie l'accuse de propager de fausses informations.
En Creuse, la guerre est déclarée entre le député UDR Bartolomé Lenoir et la commune de Faux-la-Montagne. Ce mardi 29 octobre, Catherine Moulin, maire de la commune, a porté plainte contre le parlementaire pour propos mensongers. Dans une pétition en ligne lancée la semaine dernière, ce dernier émet le souhait d'expulser les occupants d'un ancien centre de vacances, basé sur les bords du lac de Chammet. "Les infrastructures, comme les bungalows, la piscine et les terrains de sport, ont été dégradées au fil des années, transformant cet endroit en terrain idéal pour l’installation de ce que l’on pourrait appeler une ZAD", dénonce-t-il.
C'est cette démarche que la municipalité conteste aujourd'hui. "Je lui reproche de faire croire aux gens qu’il y a un repère d’ultragauchistes sur notre commune, indique Catherin Moulin. Il est né à Angers, il a fait ses études ailleurs, il arrive ici, et je trouve que c'est une drôle de première entrée avec le territoire. C'est assez violent. Cela me met en colère, vraiment."
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Plus de neuf cents signatures en six jours
Bartolomé Lenoir, proche d'Éric Ciotti, se dit en lutte contre "la montée de l'extrême gauche", dont l'ancien village vacances de Faux-la-Montagne serait devenu le symbole. Lancée vendredi 25 octobre, sa pétition cumule, six jours plus tard, plus de neuf cents signatures.
Dans son texte, il assure que le centre "est aujourd’hui complètement à l’abandon", et que, "pour couronner le tout, des rave parties y ont été organisées".
Le site en question appartient au comité d'entreprise d'Enedis. Une association, le Centre de recherche et d'étude de la forêt (CREF), y est aujourd'hui hébergée à titre gracieux. En tout, une centaine de personnes vivent sur place, s'affairant à différentes activités, comme la culture d'un potager ou l'ouverture d'une bibliothèque. Si Bartolomé Lenoir reconnaît ne jamais y être allé, il demande : "Pourquoi ces personnes ne sont-elles pas expulsées ?" De surcroît, il affirme que s'y rendre serait "très dangereux" pour lui.
Plusieurs élus locaux nous assurent que la situation s’y est largement "apaisée" depuis quelques années. Pour eux, il faudrait "éviter d’opposer" les habitants de la Creuse entre eux. Toutefois, Bartolomé Lenoir affirme sa volonté de voir sa démarche aboutir. Il envisage même d'interpeller le ministère de l’Intérieur.