"Ce n'est pas un petit rabotage, c'est un coup de massue !" Les radios associatives du Limousin veulent faire pression

Une vingtaine de radios associatives du Limousin tirent la sonnette d'alarme après le projet de loi de finances 2025. Elles ont tenu une conférence de presse, ce lundi 21 octobre, et demandent que ce texte soit amendé. 750 radios associatives sont concernées en France.

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Depuis une dizaine de jours, les radios associatives limousines sont en alerte. Une baisse de dix millions d'euros des crédits alloués aux radios associatives est prévue pour l'année prochaine.

"C'est inédit. C'est un coup de massue. Ce n'est pas un petit rabotage, une petite négociation sur un million. Là, moins dix millions, ça fait une baisse du quart de leur budget", regrette Philippe d'Hauteville, président de la fédération des radios associatives du Limousin et Aquitaine.

La représentante de Radio Vassivière, présente au club de la presse à Limoges, a aussi fait le calcul ; cette baisse pourrait représenter une diminution de dotations de 50 000 euros pour l'an prochain, soit l'équivalent de deux postes à mi-temps pour cette radio qui emploie une dizaine de salariés. 

Selon l'association les Locales et les organisations représentatives, le projet de loi de finances 2025 prévoit une réduction de 35% du fonds de soutien à l’expression radiophonique.

Les structures redoutent de lourdes conséquences.

"Mort programmée"

À Ambazac (Haute-Vienne), Open radio, créée en 2013, emploie un salarié, deux services civiques, une quinzaine de bénévoles. Elle s’attend à perdre près de 30 000 euros de dotations sur son budget annuel d'environ 60 000 euros.

Joaquim Miguez, président d'Open FM ne cache pas son inquiétude. "La subvention représente une grosse partie de nos revenus et nous permet de financer des postes, en emploi plein ou en emploi d'insertion. C'est vrai que si cette subvention diminue, on ne pourra peut-être pas aller jusqu'à ces nouveaux emplois. Même des actions qu'on avait prévues seront impossibles."

Les radios locales, associatives, estiment qu’elles sont désormais dans le viseur du gouvernement.

Ce n'est qu'une première étape vers une disparition. Éventuellement, dès le projet de loi 2026, on s'attend à ce qu'on nous dise de le réduire de manière drastique, voire, supprimer purement et simplement le fond de soutien

Denis Lespiaut

président du groupement des radios associatives libres

Radio Kaolin, une autre radio qui dispose de trois antennes dans le département, fait part de sa crainte. Elle dispose d'un budget de 300 000 euros annuels. Sa dotation issue du Fond de soutien à l'expression radiophonique (FSER) représente entre 50 et 60% de ses ressources. 15 % de ses ressources proviennent de ses recettes publicitaires locales. Denis Lespiaut dénonce une "mort programmée" d'un des derniers lieux de débat ouvert à tous les publics, et "une attaque du pluralisme et de la liberté d'expression".

Faire réagir au plus haut niveau 

Ces radios demandent l'intégration dans le Projet de loi de finances 2025 des cinquante-sept amendements déposés à l'Assemblée nationale sur le sujet. Une pétition en ligne a été lancée. Un courrier a été adressé au ministère de la Culture.

Deux amendements ont été déposés par le groupe socialiste porté par Stéphane Delautrette, député de la deuxième circonscription de la Haute-Vienne. Il concerne une revalorisation du FSER de 12 m€,  comme le Syndicat National des Radios Libres SNRL le demande et une compensation de la baisse prévue pour 2025 par rapport à 2024 soit une revalorisation de 10 m€.

Le sujet a été débattu ce mardi 22 octobre en Commission des affaires culturelles. 

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