Depuis ce vendredi 21 juillet, les baigneurs n'ont plus le droit de profiter du plan d'eau de Courtille (Creuse), à cause des toxines développées par des cyanobactéries. Des travaux de nettoyage et d'assainissement sont prévus pour résoudre ce problème récurrent dans le département.
Elle est équipée d'une combinaison jusqu'à la taille et d'un grand manche qui prélève des échantillons d'eau : Chloé Luissier, technicienne de prélèvement, est la seule personne autorisée à mettre un pied dans le plan d'eau de Courtille.
Après avoir prélevé de l'eau dans trois zones de baignade, la technicienne du laboratoire Terana va les analyser afin de savoir si le nombre de cyanobactéries dans l'eau a diminué, ou pas.
Des toxines dangereuses pour la santé humaine
Selon les mesures effectuées par l'ARS, la baignade dans un plan d'eau est jugée interdite à partir de 100 000 cellules de cyanobactéries par millilitre d'eau.
Présentes en trop grande quantité dans l'eau, certaines espèces de cyanobactéries peuvent développer des toxines. Certains germes contenus dans les toxines sont pathogènes pour l'homme, comme l'explique Elisabeth Kouvtanovitch, responsable environnement à l'ARS de la Creuse : "Cela peut aller de problèmes cutanés type démangeaisons et rougeurs à des problèmes digestifs avec des gastro-entérites."
Certaines peuvent provoquer des problèmes au niveau du foie, voire neurologiques.
Elisabeth Kouvtanovitch, responsable santé environnement à l'ARS Creuseà France 3 Limousin
Vider le plan d'eau et le re-remplir dès l'an prochain
À Courtille, ce problème est récurrent depuis plusieurs années. La mairie de Guéret a donc décidé de mettre en route des travaux de nettoyage et d'assainissement : "On va vider ce plan d'eau, le nettoyer, y planter des roseaux qui vont absorber les toxines, les couper et en mettre des propres avant de re-remplir le plan d'eau", explique la maire de Guéret, Marie-Françoise Fournier.
Mais il faut aussi prendre le problème à la racine, c'est-à-dire s'intéresser aux abords de Courtille et à ce qui cause l'arrivée de ces cyanobactéries en premier lieu. Pour cela, la mairie de Guéret compte "revoir le réseau des eaux usées et travailler avec les agriculteurs qui sont autour du plan d'eau", détaille Marie-Françoise Fournier.
En effet, ces micro-algues bleues peuvent se démultiplier rapidement quand les conditions environnementales sont favorables, notamment liées à des activités agricoles des bassins versants.
En Corrèze, deux plans d'eau similaires ont été interdits à la baignade la semaine dernière pour les mêmes raisons. Dans la Vienne aussi, le plan d'eau de Bonneuil-Matours est touché par la prolifération des cyanobactéries.