Hôtels et restaurants en confinement : "Pour la première fois de ma vie, je me sens complètement perdu."

Pour compenser les pertes causées par la fermeture de leur établissement, des restaurateurs cherchent des solutions. Mais elles ne sont jamais à la hauteur de leur préjudice.

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Quand il a appris la fermeture de tous les restaurants, Dan Allen, le propriétaire de l'hôtel-restaurant "Les Remparts" à Bénévent l'Abbaye, dans la Creuse a cherché une solution, afin d'écouler ses marchandises et payer une partie des frais engagés. 

La livraison

Il s'est donc tourné vers la livraison de repas à domicile le vendredi et le samedi. 
 

Mais ce n'est pas la trentaine de fish and chips, hamburgers ou pizzas vendus qui pourront compenser ses pertes :

J'ai 4 000 euros de frais fixes par mois et j'ai la chance d'avoir peu de crédits, mais ce que nous vivons est catastrophique.

Les neuf salariés de l'hôtel-restaurant ont été placés en chômage technique. Et Dan Allen devrait toucher 1 500 euros d'aide de l'Etat. Des mesures qui ne lui permettront pas de redresser la barre.

Une voie sans issue



Aujourd'hui, le restaurateur se sent coincé. Habituellement, de mars à septembre, c'est la bonne saison, la période pendant laquelle il met de l'argent de côté pour tenir d'octobre à février. Mais aujourd'hui, même l'avenir lui semble morose. 

Je reçois sans cesse des appels pour des annulations, pour des banquets qui devaient se tenir prochainement, mais aussi pour des réservations de septembre. Et ce ne sont pas des gens qui changeront d'avis à la fin du confinement. Ils ont tout simplement changé leurs plans.

Dan Allen a beau retourner le problème dans tous les sens, il ne trouve pas de solutions :

Je suis un commerçant expérimenté et je ne sais pas comment je vais sortir de ça. Pour la première fois de ma vie, je me sens complètement perdu. 


A la Courtine, dans le sud de la Creuse, un autre hôtel-restaurant reste ouvert en s'adaptant à la crise. Mais ça ne paye pas. 

 

Repas préparé : 0

Depuis 40 ans, Isabelle Léautaud tient le Bacchus. Et durant toutes ces années, elle en a connu des coups durs, avec le départ de l'armée ou les crises économiques. Mais des comme ça : "Jamais", dit-elle. 

Et elle aussi se demande comment elle va remonter la pente. 

Le restaurant est fermé, et elle comptait sur son service de livraison des repas à domicile. 

D'habitude je travaille avec le camp militaire, mais là il n'y a aucune demande. Zéro, rien...

 



Pour occuper son hôtel, Isabelle Léautaud a proposé des chambres à des soignants. Pas de réponse à ce jour. Et les routiers qui l'occupent en temps normal sont aux abonnés absents. 

Je travaille beaucoup avec les grumiers. Mais il n'y a plus personne. J'ai juste dépanné une personne qui était coincée sur le plateau durant le week-end
 

Petits arrangements avec le banquier

Les aides de l'Etat lui permettront-elles de se sortir la tête de l'eau ? La patronne de l'hôtel-restaurant est sceptique

J'ai fait des banquets au début du mois de mars, alors je ne toucherai rien de l'Etat. Et pour le mois d'avril, je ne sais pas. Et s'il y a des reports de charge, il faudra quand même les payer. Pour le moment, je m'arrange avec mon banquier. 







 

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