"J'ai été fulgurée par Claude Monet", une passionnée raconte l'histoire des tableaux creusois du peintre

En 1889, à l’invitation du poète Maurice Rollinat, Claude Monet se rendait à Fresselines, en Creuse. Séduit, il allait rester presque trois mois, pour réaliser vingt-trois tableaux, dont la toute première série du peintre. Poétesse et galeriste dans la commune, Christine Guillebaud raconte dans un livre cette histoire, aux grands traits sus, mais aux détails méconnus.

En se promenant dans ses rues, on pourrait se croire à Giverny, en Normandie, mais à Fresselines, le peintre Claude Monet est partout : buste, plaque, nom de rue, espace culturel...

Sur les traces du peintre

Au printemps 1889, loin de ses lumières douces, le peintre va produire sa véritable première grande série sur le confluent des deux Creuse. L'histoire ne pouvait que séduire Christine Gillebaud, autrice de Claude Monet en Creuse, campagne de peinture à Fresselines, 1889 : "J'ai été "fulgurée" par Claude Monet. Je suis passionnée par l'histoire de la série. Ensuite, j'ai ressenti l'envie de raconter son histoire ici, à Fresselines, par les mots", confie-t-elle.

Christine Guillebaud s'est notamment appuyée sur la correspondance entre Claude Monet, le poète Maurice Rollinat et Gustave Geoffroy, le journaliste qui les a faits se rencontrer. Ce dernier savait que le paysage creusois pouvait séduire le peintre et être une source d'inspiration. "J'avais travaillé, d'après le catalogue raisonné de Daniel Wildenstein, dans lequel on a toutes ses lettres, qui sont au musée Marmottan. Mais, des lettres, il peut y en avoir d'autres dans la nature. Mais, comment les avoir ?", se demande l'autrice.

Claude Monet réalise plusieurs tableaux dont le Moulin de Vervy, une série, le Village de La Roche-Blond ou encore le Torrent de la petite Creuse.

Peindre le visible et l'invisible

Comme par miracle, certaines de ces lettres sont réapparues. Elles sont issues de collections privées. Les dessins révèlent l'univers de Monet, il y a 130 ans. 

"J'ai un autre document qui m'est tombé à la mise en page du fils de Frantz Jourdain (NDLR : architecte et homme de lettres), qui était avec eux, ce jour-là, où il dit 'Monet a dit : Bon dieu de bon dieu de bon dieu', mais il n'en a pas dit plus. Et là, ils se sont rendu compte qu'il avait trouvé quelque chose", raconte Christine Gillebaud.

Le peintre a trouvé des lumières, des sensations, des atmosphères et des envies qui n’avaient jamais jusqu’alors existées dans ses œuvres. Ces découvertes feront dire à l'écrivain, Octave Mirbeau qu’il avait su peindre le visible et l’invisible.

Lire Monet à Fresselines, se perdre dans le confluent de la petite et grande Creuse, c'est tout simplement aller sur les traces d'un géant de l'impressionnisme.