Invité de "Dimanche en Politique" le 16 octobre 2016 pour évoquer la carte de l'intercommunalité, le nouveau président de la communauté de communes Creuse Grand Sud Jean-Luc Léger (PS) a annoncé qu'il portait plainte pour "faux et usage de faux" dans l'affaire du déficit de sa collectivité.
Intercommunalité : la Creuse a-t-elle fait le bon choix ?, c'était la question posée lors de notre émission "Dimanche en Politique" le 16 octobre 2016 avec deux invités: Laurent Daulny, président de la communauté de communes du pays dunois (Les Républicains) et Jean-Luc Léger, président de la communauté de communes Creuse Grand Sud (PS)A cette occasion, Jean-Luc Léger est revenu sur le "travail de chien" qui l'attend pour remettre à flots cette collectivité dont le déficit prévisionnel est estimé à 4 millions d'euros
Jean-Luc Léger a annoncé lors de notre émission qu'il allait porter plainte en sortant de nos studios [l'émission est enregistrée le vendredi 14 octobre dans l'après-midi]:
"Je vais déposer plainte à la gendarmerie d'Aubusson pour faux et usage de faux. Il y a un faux, une fausse délibération de la fin du mois d'août 2015 qui fait passer un emprunt de trésorerie de 600 000 à 2 millions 854 000 €, et ça sans que les élus ne se soient réunis le jour dit. Ca, c'est un faux, et ensuite il y a usage de faux car un avenant a été signé portant cette ligne de trésorerie de 600 000 à 2,8 millions. Je vais arrêter de commenter cela et laisser faire la justice. C'est la justice qui dira qui est coupable"
L'ancien président démissionnaire de cette communauté de communes, le socialiste Michel Moine, avait lui aussi annoncé son intention de porter plainte le 5 octobre 2016 lors du conseil municipal d'Aubusson dont il est toujours maire
Face à cet état des lieux financier très délicat, pas de mise sous tutelle évoquée pour l'instant. Jean-Luc Léger évoque une situation qui était "mal partie bien avant la découverte de cette impasse de 4 millions d'euros. On a empilé les compétences, et là déjà c'était mortifère".
Evoquant des "recettes surestimées et des dépenses sous-estimées", le nouveau président a détaillé les mesures qu'il faudra prendre, et "ce ne sera pas une partie de plaisir, car nous devons beaucoup d'argent à certains artisans, par exemple".
"Nous avons un spécialiste des collectivités en difficultés qui nous vient de Bordeaux, de la direction régionale des finances publiques, il est spécialisé dans le redressement -il faut bien appeler un chat un chat- des collectivités locales". Jean-Luc Léger évoque plusieurs pistes de travail comme "le gel des investissements, la vente d'actifs sans doute, la renégociation de la dette". "Je ne souhaite pas être le président de la hausse des impôts, a-t-il ajouté, ce ne sera qu'en extrême dernier recours".
RECOURS ANNONCE CONTRE LA CARTE DE L'INTERCOMMUNALITE
Concernant la nouvelle carte de l'intercommunalité en Creuse qui a prévu de réunir le pays dunois avec la Souterraine et Bénévent (deux collectivités dirigées par le PS), Laurent Daulny a annoncé qu'il travaillait avec son avocat au dépôt d'un recours devant le tribunal administratif contre ce schéma. "C'est pas Laurent Daulny qui ne veut pas de cette intercommunalité avec le pays Ouest Creuse, c'est 80% des conseils municipaux de ce territoire. Je suis le porte-voix de ces élus (...) Il peut y avoir un "passer outre" pour ce territoire, c'est ce qu'on va demander à M. le Préfet"
Très pugnace, Jean-Luc Léger n'a pas manqué de faire remarquer à Laurent Daulny, qui est également investi par Les Républicains pour être candidat aux législatives en 2017, qu'il avait été "lâché" par certains membres de la CDCI (Commission Départementale de la Coopération Intercommunale) chargée d'établir la nouvelle carte de l'intercommunalité.: "Vous avez été trahi par vos proches, lui a-t-il fait remarquer, qui ont apporté leurs voix à d'autres, de gauche, et tout ça parce que votre candidature aux législatives ne fait pas l'unanimité dans votre propre camp !"
Pas désarçonné, Laurent Daulny a répliqué:
"C'est une magouille, une pantalonnade politique, j'accuse ici le rapporteur de cette CDCI, [le député-maire socialiste de Guéret Michel Vergnier] d'avoir voulu éliminer le pays dunois, éliminer Laurent Daulny" a ajouté le candidat aux législatives qui aime décidément parler de lui à la 3ème personne.