Un jeune migrant soudanais accueilli en Creuse à Faux-la-Montagne, a récemment été reconnu réfugié par la Cour nationale du droit d’asile. La préfecture avait voulu l’expulser en 2018 ce qui avait ému une partie de la population locale.
En juillet 2018, pourtant, la préfecture de Creuse a demandé son expulsion vers l’Italie, son pays d’arrivée en Europe, afin qu’il dépose sa demande d’asile, comme le prévoit un règlement européen.
Le jeune homme avait été convoqué à la gendarmerie de Felletin et son cas avait ému la population locale. Près de 150 personnes avaient manifesté devant les locaux pour empêcher son expulsion. Des gaz lacrymogènes avaient été envoyés pour disperser la foule. Noordeen avait finalement été exfiltré vers Paris mais pas vers l’Italie.
Après presque trois années de bataille, il a été reconnu, en mars 2020, réfugié par la cour nationale du droit d’asile.
Un grand soulagement pour Noordeen qui ne souhaite pas encore s’exprimer directement à la presse mais qui le dit par l’intermédiaire de Marc Bourgeois, président du comité de soutien aux réfugiés de Faux-la-Montagne.
Cette situation a été très dure à vivre psychologiquement pour Noordeen qui souhaite maintenant se tourner vers l’avenir.
-Marc Bourgeois.
Envoyé à l’époque dans un centre de rétention, il a été remis en liberté par la police aux frontières. Sa demande d’asile a été rejetée par l’Ofpra (Office Français pour la Protection des Réfugiés et des Apatrides) puis finalement validée par la cour du droit d’asile.
Une nouvelle vie
La nouvelle a été accueillie avec joie par des habitants de Faux-la-Montagne dont Catherine Moulin, maire de la commune, soucieuse d’aider des migrants.
On est très contents pour lui car il a vécu l’enfer au quotidien.
Noordeen peut envisager une nouvelle vie. Le Soudanais est resté très attaché à la Creuse. Il a pris des cours de français et même fait du bénévolat pour les Restos du cœur. Il réalise désormais son rêve en suivant une formation d’infirmier. Faux-la-Montagne reste son port d’attache et il y vient régulièrement tout comme ses camarades.
La Préfecture de la Creuse, pour sa part n'a pas souhaité réagir sur cette décision de la Cour nationale du droit d'asile, indiquant qu'il s'agit d'un dossier individuel.