L’ornithologue Jean-Michel Bienvenu nous guide autour de cet étang creusois pour partir à la découverte des 135 espèces d’oiseaux recensées ici, ou en tout cas certaines d’entre-elles. Et avant d’ouvrir les yeux, il faut d’abord affûter son ouïe.
Certains sont de passage, d’autres vivent ici toute l’année. 135 espèces d’oiseaux cohabitent aux abords de l’étang, attirées par un environnement riche en nourriture de toutes sortes, comme les poissons par exemple. Lieu bien connu des pêcheurs, l’étang de la Grande Cazine se situe dans la commune de Noth, à une dizaine de kilomètres à l’est de la Souterraine.
Ici, l’ornithologue Jean-Michel Bienvenu, qui observe les oiseaux depuis l’âge de 15 ans, ouvre grand ses oreilles pour procéder à l’inventaire des espèces. Premier chant reconnu : celui du rossignol philomèle. Et si celui qu’il a identifié chante fortement, c’est parce qu’il est en concurrence avec un voisin. L’ornithologue, capable de reproduire le chant des oiseaux en sifflant, tente de dialoguer avec eux. Après le rossignol, Jean-Michel Bienvenu imite le loriot qu’il a identifié un peu plus loin, puis il entend une espèce que tout le monde reconnait quand il chante : le coucou. L’ornithologue essaie alors de le trouver mais ce jour-là, il décide de ne pas se montrer.
Le coucou, c’est un grand migrateur et un très gros insectivore. En ce moment, on parle beaucoup des chenilles processionnaires, très urticantes, le coucou en consomme. Les mésanges également.
Jean-Michel Bienvenu, ornithologue
L’étang de la Grande Cazine attire des espèces aquatiques, comme des mouettes rieuses qui fréquentent les cours d’eau et les grands fleuves de la côte atlantique, mais aussi des grèbes huppés, comme celui que notre guide a pu voir plonger.
Il cherche sa nourriture sous la surface, une nourriture immergée, qui peut être petit poisson ou insecte subaquatique. C’est un oiseau qui est très local. D’ailleurs il pourrait être l’emblème de nos étangs limousins.
Jean-Michel Bienvenu
Le site héberge une héronnière installée dans des arbres très hauts afin que les petits ne soient pas dérangés. Auparavant en danger, le héron est protégé depuis 1976.
Le héron était décrié, mais le grand public s’aperçoit qu’il a un régime alimentaire très varié, qui va du ver de terre au petit rongeur, en passant bien évidemment par les poissons, les grenouilles, tous les organismes aquatiques, au sens large du terme.
Jean-Michel Bienvenu
Quelques rapaces peuvent également être observés à l’étang de la Grande Cazine. Le milieu naturel y est relativement bien protégé malgré quelques rejets domestiques sauvages et des pêcheurs qui contribuent à l’eutrophisation de l’eau, sorte de pollution naturelle, en jetant des appâts.