Le financement participatif d'un parc de quatre éoliennes à Méasnes, au nord de la Creuse, se termine dans une dizaine de jours. Le projet convient aux élus, tandis que certains riverains voient un désastre pour leur paysage.
Le ton monte à Méasnes, une petite commune de plus de 500 âmes dans la Creuse. La cause ? Une installation d'au moins quatre éoliennes à la limite de l'Indre et de la Creuse par la société BayWa r.e. Ce projet, au financement participatif, enchante les élus mais est de loin de ravir tous les riverains et les associations du territoire.
Un projet qui s’ouvre au financement participatif
Le financement participatif du parc de quatre éoliennes à Méasnes est ouvert jusqu'au 2 décembre 2022. La cagnotte finale de 70 000 euros est presque atteinte même s'il ne représente qu'une infime partie du budget.
L’objectif de ce financement est clair. "Il est même double : accélérer la transition écologique et intégrer les habitants, les agriculteurs et les élus dans un projet territorial pour avoir des retombées économiques", explique Radia Slimani, responsable régionale éolien de BayWa r.e. France.
Les Néo-Aquitains peuvent donc prêter de l'argent pour la réalisation de ce projet, tout en bénéficiant d'un remboursement avec un taux d'intérêt. Selon leur lieu de résidence, des taux préférentiels d'intérêt s'applique sur les remboursements :
- Pour les Néo-Aquitains, cela se chiffre à 6 % ;
- Pour les Creusois à 6,5% ;
- Pour les Marchois à 7 %.
Les retombées attendues sont de 30 000 euros par an pour la commune de Méasnes et 80 000 euros pour la communauté de communes des Portes de la Creuse en Marche (CCPCM).
"On ne veut pas faire de grand parc éolien. Il faut rester raisonnable", assure Marc Lamontagne, édile de la commune. Mais les habitants ne voient pas ce projet d'un bon œil.
Une catastrophe écologique selon une association
"Seulement 6 % des énergies sont produites par des éoliennes en France. Ils se disent qu’il faudrait atteindre les 12 %. En attendant, cela ne répond pas aux besoins nationaux", s'exclame Philippe Guétat, secrétaire général de l’Association de défense des eaux et vallées (ADEV).
Pour l'association, le constat est clair. Le projet du parc éolien ne répond pas à la préservation de l'environnement et du paysage. "En plus, on est dans la vallée de la grande Creuse. Il y a un potentiel touristique qui est à travailler...", déplore le secrétaire général de l'association.
Depuis 2016, l'idée du parc éolien de Méasnes fait débat. Pour l'heure, le projet est encore loin d'aboutir. Prochaine étape, la demande d'autorisation administrative, prévue en décembre 2022.