Présence de néo-nazis ukrainiens au camp d'entrainement militaire de La Courtine : la députée de la Creuse demande des explications au ministère des Armées

Après les révélations de Mediapart sur la présence de soldats ukrainiens néo-nazis en formation au camp militaire de La Courtine à l'automne 2023, Catherine Couturier, députée de la Creuse (Nupes-LFI) demande au ministre des Armées de "faire toute la lumière" sur cette affaire.

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Dans un article mis en ligne le 22 mai 2024, Mediapart rapporte la présence de plusieurs soldats ukrainiens néo-nazis en formation dans le camp militaire de la La Courtine en Creuse. Dans les rangs de ce "groupe venu en France à la fin de l'année 2023", détaillent nos confrères, "d'authentiques néonazis, une donnée que l'armée française ne pouvait ignorer : l'un portait le symbole de la SS tatoué sur le visage". 

Le journaliste du site d'investigation Sébastien Bourdon évoque notamment la présence d'un soldat dont le corps a été "marqué de nombreux tatouages plus ou moins achevés. Plusieurs lui marquent le visage. Un couteau croisé avec une fleur sur l'extrémité de la joue, la formule « My princess » (« Ma princesse ») sur l'arcade sourcilière avec les deux dernières lettres ( « ss » ) accentuées, une faux sur l'autre arcade, mais surtout la rune de Sieg sur la tempe, celle-là même qui, doublée, forme l'emblème de la Schutzstaffel, la SS du régime national-socialiste". 

L'indignation de la députée Catherine Couturier

Suite à la lecture de cet article, la députée LFI de la Creuse Catherine Couturier a tenu à exprimer dans un communiqué sa "plus ferme indignation face à ces révélations". Elle souligne que "bien que la majorité de ces soldats ne partagent pas cette idéologie, nombre des soldats présents auraient ouvertement tenu des propos nazis sur les réseaux sociaux".

Des révélations d'autant plus insupportables à l'approche des 80ᵉ commémorations des massacres de Tulle ou d'Oradour-sur-Glane, ainsi que d'autres exactions, comme l'explique la députée : "l’utilisation par certains membres de cette brigade “Azov” d’un symbole ressemblant en tout point à celui de la division Das Reich, régiment ayant orchestré nombre des massacres sur le territoire du Limousin pendant la Seconde Guerre mondiale notamment, en Creuse, des tueries de Dontreix, est d’autant plus traumatisant pour la mémoire locale".

Que la France forme des militaires, c'est pas un problème. Mais qu'elle forme des néo-nazis, ça c'est un problème, surtout à l'heure où le fascisme monte partout en Europe et en particulier en France, quand on voit aujourd'hui là où en est le Rassemblement national. C'est invraisemblable !

Catherine Couturier, députée de la Creuse (LFI )

France 3 Limousin

On ne peut qu'être choqué, conclut la députée qui réclame "des explications et des excuses" de la part du ministère des Armées.

La formation, pilier de l'aide française à l'armée ukrainienne

D'après le site du ministère des Armées, la formation est "l'un des volets du soutien français à Kiev avec la cession d'équipements et le soutien financier". Au total, la France a formé près de 10 000 soldats ukrainiens depuis le début du conflit, dont 8 800 sur l’année 2023.

À l'automne 2023, plusieurs équipes de journalistes, dont France 3 Limousin, avaient pu suivre la formation d'un contingent de soldats ukrainiens lors d'un stage. 

En avril 2022, l'armée canadienne avait également été interpellée sur la formation de la 3ᵉ brigade d'assaut (brigade formée à partir du bataillon historique Azov). Comme l'expliquaient nos confrères de Radio Canada, le porte-parole du ministère convenait que les membres de l’op Unifier n’exercent aucune surveillance sur les personnes choisies pour assister aux cours ou aux séances de formation" et que "selon le ministère, il incombe à l’Ukraine d’effectuer les vérifications requises en ce qui concerne les militaires en formation.

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