EXCLUSIF. "Ils viennent surtout chercher d'autres méthodes" : les images de la formation des soldats ukrainiens en France

L'aide de la France à l'Ukraine ne se limite plus à l'armement. Depuis le début de l'année 2023, plusieurs milliers de soldats ukrainiens ont été formés par l'Armée française sur notre territoire. Nous avons pu suivre un contingent de soldats ukrainiens lors d'un stage dans un camp militaire français que nous garderons secret.

Les armes automatiques crépitent. Des fumigènes sont lancés. Le paysage est lunaire et les tranchées plus vraies que nature. Nous ne sommes pas sur le front, mais sur le terrain d'entraînement d'un camp militaire français. Les soldats qui s'y exercent aujourd'hui sont Ukrainiens. 

Ces images étaient confidentielles, jusqu'à aujourd'hui. Elles témoignent du rôle de la France dans le conflit entre l’Ukraine et la Russie. Pendant un mois, ces militaires, sans aucune expérience du front, sont formés aux techniques de l’infanterie française.

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Âgés de 40 à 50 ans, ces futurs soldats ukrainiens prennent les armes pour soutenir l’effort de guerre dans leur pays. Avec 30 kg de matériel et d’armement sur le dos, ils enchainent les manœuvres dans une forêt française ©FTV

"Il faut qu'ils prennent tout le réseau de tranchées. Ils fouillent, un par un, les postes de combat pour voir s'il n'y a pas du renseignement, des transmissions et autres". Ces ordres émis par un officier français sont aussitôt traduits en ukrainien. 

Après ce rapide briefing, les soldats appliquent les consignes des formateurs français.

"Ce qu'on veut surtout leur inculquer, c'est l'importance des appuis feux. Avant d'aborder un objectif, on demande des appuis : artillerie ou tirs de mitrailleuse, mais il faut aussi coordonner ces différents éléments. Un élément d'appui posté dans les bois ouvre le feu en premier, puis un élément d'assaut qui va pouvoir s'emparer plus facilement des tranchées", explique le capitaine Michel.

Cette collaboration entre la France et l’Ukraine a permis de former 7 000 soldats cette année. Une formation à la carte, en fonction du terrain. Ici par exemple, les futurs combattants doivent reconnaître un carrefour. La technique semble maîtrisée.

Apprendre les méthodes occidentales pour déstabiliser 

"Initialement, on devait être partout, pour reprendre le savoir-faire individuel, leur expliquer la tactique, les aider à commander, mais là, on recule de plus en plus pour leur laisser prendre les rênes de leurs unités.", confie, avec un brin de fierté, le capitaine en charge de leur formation.

Âgés de 40 à 50 ans, ces futurs soldats ukrainiens prennent les armes pour soutenir l’effort de guerre dans leur pays. Avec 30 kg de matériel et d’armement sur le dos, ils enchaînent les manœuvres dans cette forêt française. Objectif de cet autre exercice : réagir face à une embuscade.

"Ils ont été malins, ils ont bien conduit leur action. Plutôt que d'être surpris par l'ennemi, ils ont surpris l'ennemi. C'est très bien !", explique encore le capitaine français.

La formation de quatre semaines s’achève avec l’assaut d’un village, une zone urbaine, où plusieurs unités de combat attaquent de manière coordonnée.

"Ils viennent surtout chercher d'autres méthodes, d'autres procédés tactiques. Ils apprennent nos méthodes occidentales pour bousculer les choses sur le front, de manière à avoir d'autres schémas tactiques à développer.", explique le colonel Even.

Autrement dit, l'idée est, pour l'Ukraine, d'économiser un maximum ses combattants, contrairement à l'armée russe qui ne ménage pas ses troupes. 

De retour dans leur pays, ces soldats ont déjà rejoint le front, où les combats font rage depuis bientôt deux ans et le début de l’invasion russe en Ukraine.

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