Depuis quelques années, l'histoire tragique des enfants réunionnais enlevés à leur famille et exilés en métropole suscite l'indignation.
Pourtant, à l'époque où la plupart des pupilles exilés par la DDASS découvraient la Creuse, la presse locale avait relaté cette opération avec bienveillance.
Selon les premiers travaux de la commission gouvernementale chargée de faire toute la lumière sur cette histoire, 2 150 enfants et adolescents auraient été enlevés à leur famille dans les années soixante, soixante-dix et quatre-vingts.
La majorité d'entre eux ont été envoyés en Creuse.
Contrairement à ce qui leur avait été promis, la plupart ont été coupés de leur famille, n'ont pas pu faire les études escomptées et ne sont jamais retournés à la Réunion.
En Creuse, si certains enfants ont été bien traités dans leur famille d'accueil, la majorité a suivi un parcours chaotique, beaucoup ont été exploités ou hebergés dans des conditions indignes.
Certains ont subi des traumatismes psychologiques durables. Quelque'uns se sont suicidés.
Avant d'être confiés par la DDASS à des familles, des artisans ou des agriculteurs, tous sont passés par le centre d'accueil de la rue des amoureux à Guéret.
C'est là que, dans le contexte sociologique, administratif et politique des années soixante, certains journalistes de la presse locale de l'époque sont venus à leur rencontre pour relater leur émigration avec bienveillance, sans se douter des centaines de drames individuels qui naissaient sous leurs yeux.
Reportage dans le journal télévisé régional du 18 décembre 1969 :
Article paru dans "Le populaire du Centre", édition de la Creuse, du 30 septembre 1966 :