"Un moment festif, qui a tourné au cauchemar" : le procès des attentats de Paris ravive des souvenirs douloureux

Le procès des attentats du 13 novembre 2015 s'est ouvert ce mercredi 8 septembre à Paris. L'ouverture de ce procès hors-norme, d'une ampleur sans précédent dans l'histoire judiciaire française, menace de replonger les victimes, les témoins et leurs proches dans une période très douloureuse.

Six ans après les attaques du 13 novembre 2015 qui avaient coûté la vie à 130 personnes et fait plus de 350 blessés, le procès hors norme de 20 participants et organisateurs présumés des attentats s'est ouvert ce mercredi 8 septembre au sein du palais de justice de la capitale.

Après deux ans de préparation, 1 800 parties civiles et plus de 330 avocats sont attendus pour la plus grande audience criminelle de l'histoire de France.

Pendant neuf mois d'audience, plus de 300 témoins vont se succéder à la barre, dont certains sont des rescapés des tueries du Bataclan et des terrasses parisiennes.

Un travail titanesque a été accompli en amont pour permettre à ce procès fleuve de se dérouler dans les meilleures conditions et permettre aux victimes et à leurs proches d'obtenir, peut-être, des réponses.

C'est du moins ce qu'espère Sylvie Berthelet, une Creusoise résidant à Sainte-Feyre qui faisait partie des spectateurs au Stade de France ce soir là : "J’espère que les parties civiles, les gens qui ont souffert, qui ont peut-être perdu un proche, puissent avoir une réponse, s’il y en a une, explique-t-elle. Si tant est qu'il soit possible d’expliquer l’indicible, l’horreur. C’est tellement inhumain."

Si elle n'a vu "ni sang ni blessé", elle n'en reste pas moins affectée par les événements du 13 novembre.

Une période très douloureuse

Cette soirée au Stade de France et le match face à l'Allemagne, "un moment festif, qui a tourné au cauchemar" : assise au niveau de la porte J, la mère de famille se trouvait proche de l’une des trois explosions qui ont retentit dans le stade.

"Nous avons bien entendu la déflagration. Mon mari, qui a l’habitude de fréquenter les stades, m’a dit : "ce n’est pas un pétard."

A la mi-temps, lorsque nous sommes allés aux toilettes, nous nous sommes rendus compte de ce qu’il se passait à l’extérieur.

Sylvie Berthelet, spectatrice au Stade de France

Si Sylvie Berthelet ne craignait pas initialement l'ouverture du procès, elle confie cependant avoir eu une prise de conscience au cours des derniers jours.

"Bien sûr, je savais que cette date approchait, explique-t-elle. Mais c'est hier, après avoir répondu aux questions d’un journaliste, et en regardant le journal télévisé aujourd'hui, que je constate que ma réaction n’est plus la même."

La résidente de Sainte-Feyre s'estime chanceuse : "Nous sommes revenus vivants, ce qui n'est pas le cas de ces 131 personnes." Il lui est cependant impossible de faire totalement abstraction du procès, et de sa couverture médiatique : "Ca me replonge quand même dans cette période très douloureuse."

"Je n'avais pas la boule au ventre, mais j'ai quand même été soulagée lorsque le journal est passé à un autre sujet, sur la randonnée", confie-t-elle.

Alors, pour se protéger, Sylvie Berthelet explique vouloir limiter son exposition aux informations : "Je ne regarderai pas en boucle ces infos, ce n'est pas bon. Et ne prendrai pas plus d’interviews, je tiens à me protéger."

Cependant, elle voulait témoigner de son admiration pour les victimes et leurs proches représentés au procès : "Je tenais quand même à manifester quelque chose, le fait d'avoir été présente et mon admiration pour le courage des gens qui vont se faire représenter et qui vont devoir tenir."

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