À la Souterraine, en Creuse, le propriétaire de plusieurs logements pour étudiants a décidé de changer son mode de chauffage. Il devrait passer du gaz à l'électricité, car il ne peut prétendre à aucune aide de l'État. Une histoire révélatrice de la crise énergétique actuelle.
Franck Noury est propriétaire de trois immeubles à La Souterraine dont deux sont dotés d'un système de chauffage au gaz. Pour ces logements, le bailleur envisage de passer à l'électricité, car il ne peut prétendre à aucune aide de l'Etat.
Alors dans l'un de ses appartements actuellement occupé par Margot, étudiante, fini le chauffage collectif. Ce système est temporairement remplacé par des chauffages d’appoint. L'ensemble des locataires concernés, qui devront prendre, à leurs frais, ces quelques degrés supplémentaires, n'ont d'autres choix que d'accepter la situation. « C’est vraiment la solution de dernier recours, si jamais vraiment on arrive au point où il fait trop froid. »
Je pense que je ne vais pas chauffer ou alors juste le minimum nécessaire, 13 ou 14°C.
Sauvane, étudiante et locataire
Une vingtaine d'étudiants locataires dans ces deux immeubles du centre-ville sont concernés par cette situation. Tous s'inquiètent des dépenses à venir dans le contexte actuel et sont prêts à faire encore plus de sacrifices. « Je coupe déjà pas mal de dépenses, je ne vois pas comment je vais faire honnêtement, je pense que je ne vais pas chauffer ou alors juste le minimum nécessaire, 13 ou 14°C. », confie Sauvane, étudiante et locataire.
Avec une facture de gaz multipliée par quatre dès l’an prochain, le bailleur n’a pas encore trouvé d'alternative. La consommation de ses trois immeubles à La Souterraine dépasse les 30 000 kilowattheures, il n’est donc pas concerné par le tarif réglementé et n'a pas la trésorerie nécessaire pour bénéficier du bouclier tarifaire. « Je devrais payer le tarif du gaz au prix du marché aujourd’hui et éventuellement espérer un remboursement de la différence d’ici un an mais je ne peux pas, car je fais partie de ce que certains ont appelé les « propriétaires pauvres », témoigne Franck Noury, bailleur à La Souterraine.
Des solutions plus durables ?
Le propriétaire aimerait que des solutions plus pérennes soient utilisées comme la géothermie profonde, mais difficile d'investir dans un tel projet pour la municipalité qui doit, elle aussi, compenser le coût de l’énergie.
"800 000 euros de surcoût d’énergie, c’est à peu près mon excédent de fonctionnement, c’est-à-dire ce que je suis capable d’investir au niveau municipal sur la mairie. Aujourd’hui, ce sont des chantiers qui sont hors de portée à cours terme pour nous en termes budgétaires." confie Etienne Lejeune, maire de la Souterraine.
Particuliers et collectivités espèrent des aides à venir, plus adaptées à leur situation.