Alors que les prix du fioul, du gaz et de l’électricité flambent un peu plus chaque jour, certains constructeurs et architectes réfléchissent à des habitats moins énergivores. Exemple en Corrèze avec cette maison à vocation passive, réchauffée uniquement par les rayons du soleil.
Chauffer sa maison sans allumer un radiateur, voilà le défi que s'est lancé le pays d'art et d'histoire de Haute-Corrèze. Dans cette habitation encore en chantier, pas de pompe à chaleur ni de chaudière. Tout le système de chauffage repose sur l’isolation bâtiment.
L’étanchéité à l’air est l’un des points clé de cette construction. Une membrane a été installée sur toute l’enveloppe du bâtiment, et des essais avec du gaz coloré effectués pour vérifier l'absence de faille. « On teste la maison en la mettant en sous-pression et en sur-pression pour savoir s’il y a des endroits ou l’air passe. » explique Zoé Dupeu, la responsable du pays d'art et d'histoire Haute-Corrèze.
Toutes les ouvertures c’est du triple vitrage, car les fenêtres sont un lieu de déperdition d’énergie.
Zoé Dupeu, responsable du pays d'art et d'histoire Haute-Corrèze.
Pour l’isolation des murs, l’équipe s’est tournée vers la fibre de bois, sur plusieurs épaisseurs. Pareil pour le plafond, bois à l’intérieur, mousse à l’extérieur. L’idée est simple, éviter toute déperdition de chaleur.
S’adapter à la saison et à l’ensoleillement
Autre point clé, l’orientation du bâtiment. La façade principale est tournée vers le Sud. Cela permet à la maison d’être naturellement réchauffée par les rayons du soleil en hiver. Ce faible apport thermique cumulé à l’isolation et à l’étanchéité devrait suffire à chauffer l’habitation à la froide saison. Un petit apport d’une dizaine Mwh est cependant envisageable en appoint au cas où l’ensoleillement ne suffirait pas.
En été, la maison est protégée par une « casquette », petite avancée sur le toit, ainsi que des rideaux « brise soleil » orientables installés devant les vitres.
L’énergie la moins chère, c’est celle qu’on ne consomme pas.
Philippe Sagnot, Constructeur
Côté finance, l’organisme table sur un coût de construction légèrement plus élevé, + 10 % par rapport à une maison traditionnelle. Un surcoût qui devrait être amorti rapidement par les faibles dépenses énergétiques affirme Philippe Sagnot, constructeur de cette maison.