Cette semaine, Emmanuel Macron a inauguré le salon de l'auto à Paris. L'Etat va subventionner encore plus l'achat de voitures électriques. Est-ce le bon moment pour investir dans un territoire rural faiblement doté en bornes de recharges ?
Christophe Robert est chauffeur routier de profession. Il y a 4 mois, il a décidé de troquer son vieux diesel de 260 000 km contre une voiture électrique. Il habite en Dordogne, tout près de la frontière de la Haute-Vienne.
Puisqu'il n'avait pas vraiment les moyens d'investir 35 000 euros dans un nouveau véhicule, il a décidé d'opter pour la location avec option d'achat. En tenant compte des économies qu'il va réaliser grâce à l'électrique et aux aides publiques, il s'est rendu compte que sa voiture ne lui coûtera pas plus cher qu'un véhicule diesel d'occasion pour lequel il aurait dû emprunter auprès de sa banque.
En Juillet dernier, Christophe Robert a emmené toute sa famille en vacances sur la côte méditerranéenne. Il s'est arrêté toutes les 1h30 pour recharger. Sa batterie a une autonomie de 280 km et est garantie 8 ans.
Pour le chauffeur routier, conduire une voiture électrique est beaucoup moins fatiguant et stressant: "on a plus les vitesses à passer et il suffit d'appuyer sur l'accélérateur pour avoir accès à toute la puissance disponible."
Il recharge la plupart du temps sa voiture en la branchant sur une prise électrique à la maison.
En France, le nombre de voitures électriques en circulation augmente d'une manière exponentielle depuis 2010. On en compterait en tout 1 million en 2022.
Les bornes de recharge
Un nouveau vocabulaire a fait son apparition avec le transport électrique. Dans une borne de recharge, il y a de la place pour plusieurs voitures. On compte souvent 2 points de recharge par borne.
En Nouvelle-Aquitaine, on totalise 6902 points de recharge. Ce qui place notre région au 3ème rang national derrière l'Ile de France et Rhône-Alpes-Auvergne.
On peut retrouver tous les points de recharge sur ce site internet.
Les bornes peuvent être lentes ou rapides (22 KW/h ou 50 kw/h) et être publiques, privées, payantes, ou gratuites sur certains parkings d'hypermarchés.
Le maillage s'améliore au fil des ans, selon Nicolas Mazière, directeur de e-France café Nouvelle-Aquitaine, une association visant à promouvoir les voitures électriques. Malgré tout,
Certaines stations électriques profitent de l'engouement pour l'électrique pour augmenter leurs tarifs. L'une d'entre elles est passée à 1 euro/KwH. Les bornes publiques sont à 44 centimes seulement.
Nicolas Mazière, directeur de e-France Café Nouvelle-Aquitaine
Les bornes publiques
En Creuse, il n'existe pour l'instant qu'une petite quarantaine de points de charge financés grâce à de l'argent public. Selon le syndicat des énergies du département (SDEC23), le nombre de maisons individuelles est très important. La recharge à domicile est donc "plus simple et moins coûteuse".
La majorité des personnes utilisant leur voiture pour aller travailler fait 47 km en moyenne par jour. Il est donc possible dans ces conditions d'utiliser une voiture électrique.
SDEC23
Pour l'heure, on compte 400 voitures électriques en Creuse. En 2028, il y en aura 7000. Le SDEC 23 envisage seulement de doubler le nombre de ses points de recharge, bien que conscient que leur faible nombre est peu sécurisant pour les automobilistes qui hésitent encore à investir.
En Corrèze, en compte 40 bornes publiques, soit 64 points de recharge. Ces équipements sont implantés tous les 30 Km pour sécuriser les conducteurs, à proximité des bâtiments publics ou des mairies en centre ville.
En Haute-Vienne, il y a 33 points de charge publics sur l'ensemble du territoire.
Selon Nicolas Mazières, la Corrèze et la Haute-Vienne travaillent à l'implantation de nombreuses nouvelles bornes.
Limoges métropole va investir dans 200 à 400 bornes dans les années à venir.