Face à la hausse du prix du gaz et de l'électricité, certains chefs d'entreprises corréziens dénoncent des factures délirantes. Ce distributeur de produits frais et de surgelés à Brive se prépare à une augmentation de près de 111 000 euros pour sa facture d'électricité en 2023.
Certaines entreprises vont-elles mettre la clé sous la porte ? De nombreuses entreprises peinent à faire face à l'explosion du prix de l'énergie et appréhendent les futures factures. C'est le cas du distributeur de surgelés Brive Gel en Corrèze qui va faire face, en 2023, à une augmentation de près de 110 000 euros pour sa facture d'électricité, soit plus de 60 % d'augmentation. Une véritable épée de Damoclès pour cet entrepreneur corrézien qui, en plus, ne bénéficie pas du bouclier tarifaire sur l’énergie.
Une activité très énergivore
Basée à Brive (19), la Maison Esclaire est très dépendante de l'énergie pour fonctionner. En effet, cette entreprise distribue des produits frais et surgelés à travers toute la région, alors la consommation énergétique est au cœur des préoccupations de son co-directeur, Pascal Esclaire : "Nous stockons la plupart de nos produits dans des chambres froides qui sont aussi bien positives que négatives. Ça fait beaucoup d'énergie sans compter nos véhicules qu'il faut brancher pour qu'ils se rechargent en froid, donc gros consommateur d'énergie."
Non éligible au bouclier tarifaire
Pour bénéficier du bouclier tarifaire, les entreprises doivent présenter une facture d’électricité qui représente au moins 3% du chiffre d'affaires ou compter moins de 10 salariés et peu consommer. L’entreprise corrézienne ne répond à aucun de ces critères, alors le chef d'entreprise doit assumer seul, ou presque, les nouveaux tarifs.
On avait une facture annuelle de l'ordre de 60 000 euros pour les années précédentes et pour cette année 2022 et on va passer à plus de 171 000 euros pour l'année prochaine. C'est une augmentation de près de 111 000 euros pour une consommation identique.
Pascal EsclaireCo-directeur de Maison Esclaire
Rester compétitif
L'établissement a su s’adapter à la crise sans pour autant augmenter les prix, pour rester compétitif. La chambre froide est temporairement fermée, les horaires de livraison ont été modifiés et l'isolation améliorée.
À l'heure où le terme "sobriété énergétique" est sur toutes les lèvres, Pascal Esclaire, n'a qu'un seul souhait, retrouver des tarifs abordables : "nous avons pris un certain nombre de décisions pour essayer de rentrer dans la sobriété énergétique mais nous, entrepreneurs, on a jamais demandé d'aides, on voulait juste acheter notre électricité à un prix juste" appuie t-il.
Si le prix juste permettrait à cette entreprise de passer l'hiver, d'autres ont déjà du mal à passer l'automne. Au tribunal de commerce, certains dossiers pourraient se transformer en liquidation judiciaire.