Crise sanitaire : la saison des mariages a du plomb dans l’aile et les professionnels envisagent de se reconvertir

Situation critique pour les organisateurs et décorateurs de mariage, tout particulièrement pour les wedding planers. Avec les annulations et reports en cascade, certains professionnels envisagent de cesser leur activité, si la situation sanitaire, devait perdurer jusqu'à l'été prochain.

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C'est avec le visage dépité et la gorge serrée qu'Estelle Chaplet, organisatrice et décoratrice de mariage circule dans les rayonnages pleins de son atelier de Jugeals-Nazareth en Corrèze. Depuis 10 ans, elle y entrepose tous ses accessoires, désormais remisés ici.

"Depuis un an, je n’ai pas sortie de matériels. Je n’ai fait que deux mariages au mois de juillet, je n’en ai pas refait depuis" se désole-t-elle. 

Avec près de 200 mariages à son actif, elle n'aurait jamais imaginé une chute aussi brutale de son activité, aujourd'hui, elle le reconnaît la situation est plus que critique.

"Si on nous dit, on n’aura pas de mariages cette année, j’aurais encore travaillé encore une année pour rien. C’est la deuxième saison. Si la saison 2021 on nous dit : pas de rassemblement, ce sera foutu encore pour cette année 2021" regrette la professionnelle tout en répondant à l’une des rares clientes ce jour-là.

Estelle vit au gré des reports successifs, du mariage de ses clients , un surcroît de travail, pour elle, et de l'inquiétude, voire un agacement, du côté des futurs mariés.

"Quand on décale comme ça, après les prestataires ils ne sont pas disponibles le jour où toi tu veux décaler ton mariage" raconte-t-elle désespérée.

Dans son agenda, toutes les prestations d'avril, ont été décalées au mois de mai, sans aucune visibilité.

"Si tout se débloque, je travaillerais pour mes mariés cet été, et après on verra au mois d’octobre si je change de métier ou pas. Si ça repart".

Changer de métier ? Farah Ouaked, l'envisage aussi, à compter de 2022, elle quittera Saint-Hilaire-Bonneval et partira vivre à l'étranger avec son conjoint, une décision que la pandémie a sans doute accélérée.

"J’ai perdu plus de 50% de mon chiffre d’affaires entre 2019 et 2020, regrette la jeune professionnelle. Heureusement, on est dans un pays où on a quelques aides, même si ce n’est pas suffisant. Il y a certains pays où il n’y a rien du tout, donc heureusement qu’elles sont là quand même pour se maintenir à flot, mais ça ne permet pas de vraiment vivre, ça c’est sûr" tempère-t-elle.

En cause, les reports de 2020 vers 2021, qu'il faut traiter avec une trentaine de prestataires, comme Séverine Parat, fleuriste à Brive, avec qui Farah échange en visioconférence ce jour-là.

"Je dois organiser un mariage au mois d’octobre. Au niveau du thème, ils veulent une ambiance automnale, quelque chose de très chaleureux", argumente Farah Ouaked auprès de son prestataire.

Certaines voix se font entendre parmi les  professionnels de l'évènementiel, pour demander la mise en place de "mariages test" afin que l'on mesure les risques de contamination, comme  dans des salles de spectacle et de concert.

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