Des dauphins retrouvés sur les plages de la façade atlantique. Une centaine de mammifères en l’espace de deux semaines entre les Landes et la Vendée. Une tendance à la hausse. Pour éviter ces prises, des pêcheurs notamment du Pays basque, s'équipent de dispositif accoustique.
 

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Chaque hiver, des centaines de mammifères marins viennent s'échouer sur la côte aquitaine.
Mais ce début d’année 2019 semble plus meurtrier.

En quinze jours, une centaine de dauphins est venue mourir le long du golfe de Gascogne,  sur les plages du littoral de Gironde, des Landes, de Charente-Maritime et de Vendée.

 

Une « année noire » pour l'observatoire Pelagis de La Rochelle qui les compte.


 
« On commence à s’inquiéter quand on dépasse 10 échouages par jour et là on en recense 400 depuis début janvier. On est au- dessus des normales » souligne Jérôme Spitz, ingénieur de recherche à l’observatoire.

Les animaux sont retrouvés morts ou blessés, quelques heures ou quelques jours après avoir été pris dans les filets des chalutiers.

« La semaine dernière, entre Biscarosse et le Bassin, on a retrouvé 6 animaux dont un phoque gris  », détaille Céline Girardeau-Guevara, Garde-Animtrice de la Réserve Naturelle Nationale du Banc d'Arguin.

 




Durant l’hiver, entre le mois de janvier et le mois de mars, les bateaux pêchent le bar et le merlu, surtout les navires de Bretagne et Pays de la Loire.

En période de reproduction ils forment des bancs. Les dauphins qui les traquent sont attrapés et se retrouvent pris au piège dans de grands filets tractés en pleine eau.

Rejetés en mer, ils finissent par s'échouer sur les plages. 

 



L’observatoire a constaté que la grande majorité porte des traces de filets sur la peau, présentent des fracture, ont des nageoires coupées mais aussi des marques d’asphyxie et d’hémorragie interne.
 

Des systèmes d’effarouchement acoustique



Pour éloigner les dauphins, certains bateaux se sont dotés de systèmes d’effarouchement acoustique, appelés pingers.

Ils émettent des impulsions sonores, des «pings», à des fréquences choisies pour alerter les cétacés.

 



Ils ont été testés, en Bretagne, en 2018, dans le cadre du programme Pic, (Pinger cétacés) mené, en partenariat avec Ifremer et l’observatoire Pélagis, est financé par France Filière Pêche.

L’opération a porté ses fruits : les navires équipés et l’observateur scientifique embarqué ont constaté une diminution de 65 % des captures accidentelles de dauphins.

Le même protocole a donc été élargi cette année à plus grande échelle dans l'ensemble du Golfe de Gascogne.  
 

Désormais, tous les chalutiers pélagiques qui travaillent dans le Golf- de-Gascogne  sont dotés du petit boîtier orange.

« C’est l’engagement pris par les professionnels »  précise Aurélien Henneveux de l'organisation de producteurs (OP) Pêcheurs d'Aquitaine basée à Ciboure. Les pêcheurs basques à cette époque de l'année traquent la sardine et le maquereau et ont donc moins de chance de ramasser des dauphins dans leur filet mais ils accompagnent la démarche des autres bateaux du Golfe de Gascogne. 

« Les deux bateaux du Pays Basque sont équipés, et les premiers retours des marins sont prometteurs. Il y a pas eu de dauphins dans les filets » 

Pour que le dispositif soit efficace, trois pingers sont nécessaires par chalut. Ils sont installés sur les pointes d’ailes et la corde de dos du chalut.

Au Pays Basque comme ailleurs, l’opération est en place jusqu’au 30 avril 2019 pour ce type de navires.

Et Aurélien Henneveux d’insister : " L’idée est d’équiper tous les bateaux sur le long terme si les tests pour établir leur efficacité à grande échelle est avérée ".   
 
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