De nombreux chiens et chats abandonnés après avoir été les stars du confinement

Le nombre d'abandons de chiens et de chats explose ces derniers mois en Nouvelle-Aquitaine et partout en France. Après avoir été adoptés en masse pendant les périodes de confinement, les animaux de compagnie sont jetés comme des objets dont on se lasse.

Ce sont les stars des réseaux sociaux. Chiots adorables ou chatons aux grands yeux remplis d'amour et de tendresse. Impossible de ne pas tomber en pâmoison devant leur petite bouille si sympa.

Pourtant, chiens et chats auront rarement été aussi nombreux à être abandonnés que ces derniers mois. Il faut dire que les confinements successifs et le recours massif au télétravail les avaient fait entrer massivement dans les foyers. Après tout, quitte à devoir rester à la maison, autant avoir un chat ou un chien.

Sauf que, l'excitation de la nouveauté passée, il faut bien s'en occuper de ces compagnons à quatre pattes. Oui mais, ça prend de la place, ça prend du temps et puis ça fait du bruit. Bref, ça lasse.

Nous recevons cinq demandes d'abandons chaque jour ! Des fois, c'est seulement parce que le chien ronfle la nuit.

Caroline Langlois

Alors, tels de vulgaires jouets usés ou démodés, les chiens et les chats sont abandonnés.

"Depuis un mois", nous dit Caroline Langlois, co-responsable du refuge SPA de Poitiers, "nous recevons cinq demandes d'abandons chaque jour ! Des fois, c'est seulement parce que le chien ronfle la nuit."

En ce moment dans ce refuge, les demandes d'abandon concernent davantage les chiens que les chats. "Parce qu'il est plus facile d'abandonner son chat que son chien", explique Caroline Langlois. Dans son refuge, il y a aujourd'hui 90 chiens au chenil et une trentaine en familles d'accueil.

En ce qui concerne les chats, ils sont 450 à attendre un nouveau foyer !

Même son de cloche du côté de l'association Vénus, basée à Bordeaux. Ici aussi, les demandes d'abondons se multiplient semaine après semaine, ce qui a le don d'énerver son vice-président Laurent Blanchard-Talou : "Beaucoup de gens ont eu un caprice pendant les confinements et les périodes de télétravail en prenant un chien ou un chat, sans se renseigner sur les besoins de chaque animal. Des besoins qui sont pourtant très différents d'une race à l'autre chez les chiens. C'est bien de prendre un animal, mais c'est comme pour les enfants : faut pas en faire sur un coup de tête".

C'est bien de prendre un animal, mais c'est comme pour les enfants : faut pas en faire sur un coup de tête.

Laurent Blanchard-Talou

Entre abandons d'un côté et adoptions de l'autre, les associations ne chôment pas. Du côté de l'association bordelaise Vénus, il y a eu 285 adoptions en 2021. Du jamais vu pour cette petite structure. "Mais ça ne va pas se calmer", précise Laurent Blanchard-Talou, "parce que d'ici un mois et demi deux mois, on va arriver sur une grosse période de reproduction de chats et nous allons être submergés de demandes d'accueil."

Sans parler des NAC (nouveaux animaux de compagnie, comme les lapins ou les hamsters) dont les abondons se multiplient aussi. "Tout ça, c'est beaucoup d'énergie, d'autant que nous sommes tous bénévoles. Mais on tient le coup", précise-t-il.

Chacune des associations rappelle les gestes à faire pour éviter de saturer les refuges : se rapprocher des associations en cas de volonté d'adoption (plutôt que d'acheter ou adopter sur internet) et faire stériliser l'animal de compagnie.

Les collectivités locales doivent aussi savoir que pour la gestion des chats errants, elles peuvent stériliser, identifier, et remettre sur site, plutôt que systématiquement faire des campagnes de capture et les mettre à la fourrière. C'est autorisé par le code rural.

Aujourd'hui, on estime à un quart le nombre des animaux en refuge abandonnés après avoir été adoptés en raison des confinements.

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