Le nombre de chats errants augmente, curieux effet du confinement. L’association bordelaise de protection des animaux, Vénus, plaide aujourd'hui plus que jamais, pour la stérilisation des chats. Elle en appelle à la responsabilité des propriétaires, des maires, mais aussi de l’Etat.
Vous l’avez peut-être remarqué, depuis quelques mois, dans nos rues, les chats errants sont de plus en plus nombreux. En Gironde, l’association de protection des animaux, Vénus, basée à Bordeaux, confirme cette recrudescence.
Depuis le printemps, les demandes de prise en charge de ces animaux ont plus que doublées, « habituellement, on traite 10 à 15 demandes par jour, en ce moment, on en reçoit une trentaine et au pic de la période de reproduction, on pouvait aller jusqu’à 50 demandes » témoigne Laurent Blanchard-Talou, chargé de la communication de l’association.
« Pendant le confinement, peu de chats ont été stérilisés » remarque Laurent Blanchard-Talou, à cela s’ajoute des raisons climatiques. Si la période de reproduction des chats s’interrompait à la fin de l’automne, ce n’est plus le cas aujourd’hui, « l’hiver est moins rude alors les chats se reproduisent quasiment toute l’année » constate ce protecteur des animaux.
Mais le confinement a également eu un effet sur leur abandon, et les chats n’ont pas été épargnés.
Les gens ont adopté un petit chaton pour occuper le temps, mais aujourd’hui ils n’assument pas.
Annuellement, une chatte peut engendrer jusqu’à 32 petits, et le problème est bien là. Il naît chaque année plus de chatons qu’il n’y a de familles pour en adopter. Alors, pour réguler la population féline, les défenseurs des animaux ne voient qu’un seul recours : la stérilisation.
L’association Vénus a même lancé une campagne pour appeler tous les propriétaires de chats à faire stériliser leur animal.
Légalement, la régulation des chats errants est une mission municipale, pourtant selon Laurent Blanchard-Talou « beaucoup de maires ne font rien ». Certaines communes font toutefois appel à des sociétés privées de ramassage qui placent les animaux en fourrière. Une solution loin d’être satisfaisante pour le responsable associatif, « à défaut d’être adoptés les chats sont le plus souvent euthanasiés ».
La stérilisation est une façon de réguler le nombre de chats sans passer par l’euthanasie.
Il en appelle donc aujourd’hui à la responsabilité des édiles, mais plus généralement à celle de l’Etat. « C’est de la responsabilité du gouvernement de mettre en place des campagnes de sensibilisation à la stérilisation comme celles qui existent pour lutter contre les abandons » argue-t-il, et propose même la mise en place d’un dégrèvement fiscal afin d’inciter les propriétaires à faire stériliser leur animal.
La mairie de Bordeaux opte pour la stérilisation des chats
Pour tenter de régler le problème, la mairie de Bordeaux a lancé depuis le début de l’année des opérations menées par la SPA de capture des chats errants afin de les stériliser avant de les relâcher. Le Média Brut a suivi Marine Duchêne, responsable de la Maison SPA à Bordeaux, dans sa mission.
Marine Duchêne, en est elle aussi convaincue, la stérilisation « réduit le risque de bagarres, de morsures, de contaminations, d’infections, et de tumeur mammaire pour les femelles » permettant ainsi le bien-être de l’animal, mais aussi celui des riverains.