Victime d'un malaise, un jeune homme de 19 ans s'est noyé ce jeudi 25 juin au lac de St Hilaire-les-Places en Haute-Vienne. La baignade était interdite, car non surveillée. En l'absence d'un maître nageur sauveteur, les risques de noyade sont accrus.
Il était aux alentours de 15h, ce jeudi 25 juin 2020, lorsqu'un jeune homme de 19 ans, qui ne savait pas bien nager, s'est noyé dans le lac de Saint-Hilaire-les-Places, en Haute-Vienne.
Avec un groupe d'amis, il a voulu rejoindre la petite île au centre du lac. En difficulté, il a fait, seul, une pause au niveau d'une bouée. Des témoins, sur la place, l'auraient alors vu couler. Le temps que ses amis le rejoignent, le jeune homme serait resté plusieurs minutes sous l'eau.
A leur arrivée, les pompiers ont tenté de le réanimer en pratiquant un massage cardiaque, mais sans succès.
Avec une température dépassant les 30 degrés hier en Haute-Vienne, la plage du lac de Saint-Hilaire-les-Places, unique pavillon bleu de Haute-Vienne, était relativement fréquentée. Et pourtant, la baignade était interdite car le plan d'eau ne fait l'objet d'une surveillance qu'en juillet-août.
60 sites de baignade autorisée en Limousin
C'est le cas de la plupart des sites de baignade naturels en Limousin. Pendant la période estivale, on recense plus de 30 lieux de baignade autorisée et surveillée en Corrèze, une vingtaine en Haute-Vienne et une douzaine en Creuse, hors piscines.
Il en va de la responsabilité du maire de la commune où est implanté le plan d'eau d'organiser la surveillance des baignades. Celle-ci peut être assurée par des sapeurs-pompiers volontaires, des maîtres nageurs sauveteurs (MNS) ou autres personnes titulaires du BNSSA, le brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique.
La plupart du temps, la surveillance n'est effective que pendant les deux mois de vacances scolaires, en juillet et en août. Sur certains sites, elle ne commence que mi-juillet, sur d'autres elle se termine mi-août.
Difficultés de recrutement
En Corrèze, les pompiers se chargent de la surveillance sur la plupart des plages de lacs et de plans d'eau.
Mais cette année, le recrutement a pris du retard en raison de l'épidémie de Covid-19, comme nous l'explique le Colonel Stéphane Calimache, directeur départemental adjoint du SDIS 19.
Les piscines étant restées fermées pendant trois mois, les entraînements n'ont pas pu se faire, et pour certains le niveau n'est pas au rendez-vous.
Les barêmes ont certes été adaptés au niveau national, mais malgré tout la Corrèze risque de manquer de surveillants sur ses plages cet été.
Les tests finaux pour le département se déroulent ces 26 et 27 juin, avec une quinzaine de jours de retard par rapport à d'habitude.
Et en fonction des taux de réussite, on saura au dernier moment si les 80 surveillants nécessaires pourront être recrutés. Un "timing" serré, d'autant qu'en raison du retard pris, il ne sera pas possible cette année d'organiser des sessions de rattrapage.
La surveillance, c'est la sécurité des baigneurs
Difficile de s'empêcher d'aller piquer une tête aux premiers jours de beau temps en juin, où quand la douceur se prolonge en septembre...
Et pourtant, les baigneurs doivent avoir conscience qu'ils prennent un risque réel.
Le risque, c'est la noyade. Lorsqu'une personne est en difficulté dans l'eau, un maître nageur sauveteur arrive à ses côtés en deux minutes. Si la personne perd connaissance, cela peut être vital car le massage cardiaque doit être effectué le plus rapidement possible.
Lorsque les plages sont surveillées, la zone autorisée à la baignade est matérialisée et restreinte, ce qui permet également de canaliser le public et d'assurer sa sécurité.
Noyades en augmentation
Selon une enquête de Santé Publique France réalisée en 2018, le nombre de noyades a augmenté en France ces dernières années. Entre le 1er juin et le 30 septembre 2018, on a dénombré 2255 noyades contre 1092 en 2015. Le nombre de décès par noyade est aussi en hausse : 492 contre 398.
Sur cette période, 9 noyades accidentelles ont été recensées en Limousin (3 en Corrèze, 2 en Creuse et 4 en Haute-Vienne), une seule a entraîné un décès. Il s'agit d'un jeune homme de 20 ans qui s'était noyé dans le lac du Causse, en Corrèze, le 30 juin 2018.
Enquête noyades Santé Publique France 2018
Les conseils du Dr Cailloce
L'été dernier, nous vous avions proposé une série de petits modules "Vacances sans urgences", avec la participation du Dr Dominique Cailloce, responsable du Samu 87.
Comment réagir si l'on est témoin d'un accident de baignade ? L'urgentiste nous donne quelques conseils : il faut agir vite, sortir la personne de l'eau sans se mettre soi-même en danger, et appeler les secours (le 15 ou le 18).
Si la personne est inconsciente, il faut commencer un massage cardiaque en attendant l'arrivée des secours.
Comment éviter la noyade ? Ne jamais laisser un enfant se baigner sans surveillance, il peut se noyer dans 50 centimètres d'eau. Et pour un adulte, ne jamais surestimer ses forces et faire attention au choc thermique après être resté longtemps au soleil.