C'est l'une des clés d'un semblant de retour à la normal, le redémarrage progressif des transports en commun. En Limousin, la SNCF se dit prête, même si quelques inquiétudes subsistent.
40%. C'est la proportion de TER limousins qui circuleront à partir du lundi 11 mai, par rapport au planning normal. Pour les horaires, les voyageurs sont invités à se connecter sur le site de la SNCF, ou à consulter l'application dédiée sur smartphone. La communication concernant les fréquences des trains Intercités et des TGV sera livrée très prochainement lors d'une conférence de presse nationale.Le point ligne par ligne :
1 aller-retour quotidien entre Limoges et La Souterraine
4 A/R Limoges - Uzerche - Brive
4,5 A/R Saillat - Limoges
2 A/R Limoges - Nexon
5 A/R Brive - Objat
3 A/R Limoges - Guéret
1,5 A/R Limoges - Poitiers
1 A/R Limoges - Ussel
5 A/R Brive - Tulle
4 A/R Périgueux - Limoges
2 A/R Périgueux - Condat
En gare et dans les trains, le port du masque (non fourni par la SNCF) ainsi que le respect des gestes barrières sont obligatoires. Un siège sur deux sera laissé inoccupé. Des équipes supplémentaires sont prévues pour gérer les flux de voyageurs. Si un train sans réservation préalable s'avérait complet (dans la limite d'un siège sur deux bien sûr), un service alternatif en car sera proposé, les véhicules ont été précommandés. "La gestion se fera au cas par cas", explique la communication de la SNCF.
La vente "physique" de billets reste possible en gare, là où un dispositif spécifique de protection sanitaire a pu être installé, mais l'entreprise encourage les usagers à privilégier les e-billets. À noter que les vélos ne seront pas acceptés à bord des TER, au moins juqu'au 2 juin.
En Limousin, contrairement à la région parisienne, aucune attestation spécifique ne sera réclamée dans les TER, mais des patrouilles de la sûreté ferroviaire seront mobilisées pour prévenir d'éventuels débordements. "Pour l'instant on a pas grand chose à faire, il n'y a quasi personne autour de la gare, mais dès lundi on s'attend à être beaucoup plus sollicités", confie un membre de cette police spécifique patrouillant à Brive.
Des syndicats mitigés
Côté syndical, on reconnaît que la reprise "a été préparée", selon Hervé Pineaud, délégué CGT. "Mais nous avions grandement devancé les choses en déposant un dossier national complet, qui a ensuite été décliné localement. Le CSE (Comité Social et Economique) a alors pu intégrer toutes les particularités locales pour présenter un rapport préventif regroupant toutes nos exigences. La plupart ont d'ailleurs été suivies."
Mais de grosses inquiétudes demeurent, notamment au sujet des masques. "Il en manque clairement", explique Hervé Pineaud. "A tel point que la direction a trouvé un médecin qui nous conseille de les mettre et de de les enlever plusieurs fois par jour, ce qui va à l'encontre de toutes les préconisations entendues ailleurs."
La gestion des flux de voyageurs est une autre source d'inquiétude pour les salariés, ainsi que la question des relèves et autres découchés. "Quand on change de conducteur par exemple, comment la cabine va-t-elle être désinfectée ?", se demande le syndicaliste. "Et pour les chambres destinées au repos des personnels roulants ?"
A Brive la semaine dernière, un droit d'alerte a d'ailleurs été actionné par les syndicats le 1er mai. En cause, les pratiques douteuses d'une société sous-traitante de nettoyage qui utilisait, entre autres, des produits périmés. "Après cet épisode, la direction a accepté l'augmentation de prix pour les prestataires afin d'améliorer le service", toujours selon la CGT.
L'avis des représentaux syndicaux sur cette période si particulière est donc mitigé, d'autant qu'ils souhaitent remettre très vite sur le tapis la question de l'emploi pour obtenir des rencontres au niveau local. Notamment sur les remplacements de conducteurs, dont la formation a forcément été impactée pendant le confinement.
La reprise progressive du trafic est également très attendue chez ceux qui gravitent autour des gares, à l'image des taxis. A Brive, ils sont 19 en temps normal, seulement 4 ou 5 en ce moment. "Je ne fais que 5-6 courses par jour en moyenne, soit 20% de mon activité habituelle", se désole Mickaël Derade, un chauffeur briviste qui attend lundi avec une certaine impatience.
Tout comme le patron du Buffet de la Gare, Jean-Claude Trebié. "La gare de Brive est fermée depuis le début du confinement, et donc nous aussi. On a en vraiment marre d'attendre, on est des actifs, on veut s'y remettre." Dès lundi, l'établissement proposera à nouveau de la vente à emporter de sandwiches et autres boissons.