Dans la région Limousin, l'union de la droite a arraché dimanche au Parti socialiste "le département du président" François Hollande et créé aussi la surprise dans la Creuse, ne laissant à la gauche que son bastion historique de Haute-Vienne.
En Corrèze, où le FN n'était présent nulle part au second tour, les candidats de droite ont fait le plein de voix et l'ont emporté dans 13 des 19 cantons du département. Réunis sous la bannière de "Corrèze demain", ils avaient déjà gagné quatre cantons dès le premier tour, dont deux enlevés à la gauche, contre aucun pour la majorité sortante qui devait absolument resserrer les rangs pour espérer sauver la mise."C'est un vrai succès, à la fois une sanction du président de la République et de la majorité sortante, qui a beaucoup regardé dans le rétroviseur et été inactive", a lancé l'UMP Pascal Coste, qui devrait devenir le nouveau président de l'assemblée départementale.
Les appels des socialistes à l'union de la gauche et des écologistes pour faire barrage à la droite n'ont visiblement pas été entendus. Bernard Combes, conseiller à l'Elysée et maire socialiste de Tulle, d'où François Hollande était parti à la conquête de la présidence de la République, a toutefois été réélu haut la main avec plus de 64% des voix.
Avant 2008, la droite a dirigé sans discontinuer la Corrèze depuis 1970 avec l'arrivée de Jacques Chirac à la tête du département. Il y a eu une brève parenthèse communiste (1982 à 1985) dans la foulée de l'accession de François Mitterrand à l'Elysée.
En 2008, François Hollande n'avait enlevé la Corrèze à la droite qu'avec une voix d'avance. Il avait conservé de justesse le département en 2011.
La surprise en Creuse
La droite a créé la surprise dimanche dans la Creuse, historiquement à gauche, où elle remporte de justesse la majorité avec huit cantons sur quinze. Bastion traditionnel de la gauche, hormis un passage à droite entre 1994 et 2001, la Creuse ne semblait pourtant pas menacée par un changement de majorité avant le premier tour. Le sénateur PS Jean-Jacques Lozach, président du département depuis sa reconquête en 2001, y jouissait même, avant le redécoupage, d'une majorité écrasante avec 18 sièges sur 27. Il a beau avoir été réélu sur son canton de Bourganeuf avec 54,38% des voix, la droite remporte huit cantons, dont trois lui étaient déjà acquis dès le premier tour.
La gauche garde sept cantons, dont cinq pour le PS dans ses fiefs historiques d'Aubusson, Guéret-1 ou La Souterraine, mais, à chaque fois, avec seulement quelques points d'avance sur la droite.
Pas de changement en Haute-Vienne
A gauche depuis 1930, la Haute-Vienne continue de faire mentir les statistiques et empêche la droite de réaliser le grand chelem en Limousin.Le département reste acquis au PS qui, à lui seul, dispose de la majorité absolue avec 13 cantons sur 21.
A Saint-Junien, fief historique du Parti communiste, le binôme Front de gauche l'emporte en duel contre le FN, tandis qu'à Eymoutiers, une alliance de la gauche alternative l'emporte contre le PS.
Malgré ces deux succès, la gauche de la gauche voit néanmoins le nombre de ses conseillers départementaux passer de onze à quatre seulement.
Même si elle est loin de la victoire, l'union de la droite, dans la foulée de sa conquête historique de la mairie de Limoges en 2014, confirme malgré tout sa progression en Haute-Vienne. Elle termine avec six cantons au total, ce qui fait passer ses élus départementaux de sept à douze.