Dépistage de la Covid-19 en Nouvelle-Aquitaine : les laboratoires sont débordés, des priorités sont mises en place

Les tests pour convenance personnelle ne seront plus traités aussi rapidement que ceux demandés pour des cas symptomatiques, à risque ou des cas contact. La démultiplication du nombre de demandes en cette rentrée ralentit les délais de diagnostic.

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"Avec la rentrée, il y a énormément de demandes de tests pour convenance personnelle, pour la reprise du travail ou le retour à l'école. Il y en a aussi pour des réunions de famille ou des mariages. Or, ces demandes ne pas recommandées officiellement s'il n'y a pas de clusters ou de cas avéré".  Henry-Pierre Doermann, comme l'ensemble des biologistes du secteur privé de Nouvelle-Aquitaine, a vu l'activité de son laboratoire se démultiplier ces derniers jours.

Président du syndicat des biologistes médicaux de la région, il est installé à Bergerac, en Dordogne, où son laboratoire a dû s'étendre sur la voie publique. Trois tentes, tels trois cabinets annexes de dépistage, ont été montées sur le trottoir, en plein centre-ville.
 


Les tests sont faits mais ses équipes ont beaucoup de mal à effectuer les analyses aussi rapidement que la crise sanitaire l'exigerait. Pour lui, il faut mettre en place des priorités. "Nous devons nous concentrer sur les cas symptomatiques et les cas contacts avérés pour pouvoir rendre un résultat rapide sous 48 heures. La priorisation est essentielle si on veut éviter au maximum de nouvelles contaminations" argumente le médecin biologiste.

Objectif 1 million de tests fin septembre, est-ce bien raisonnable ?

Le ministre de la santé Olivier Véran a fixé un objectif d'un million de tests par semaine d'ici la fin du mois.  "C'est sûr qu'il y a un intérêt scientifique et épidémiologique à dépister le plus de gens possible" reconnaît Henry-Pierre Doermann, mais il regrette que cette communication politique ne soit pas assez coordonnée avec le terrain.

"La communication de cet été, c'était dépistage à tout va, il y a une volonté politique affichée de montrer que la France fait beaucoup de tests, le seul problème c'est qu'on est 66 millions de Français ! On n'est pas dimensionnés, nous biologistes médicaux, pour dépister 66 millions de Français ! D'autant plus que négatif un jour n'est pas négatif toujours et donc il faut refaire les tests".
 

 Appel à un civisme sanitaire

Les laboratoires privés réclament un recadrage de la communication de la part des pouvoirs publics. Une demande entendue par l'ARS de Nouvelle-Aquitaine qui annonce qu'il est désormais important "de se faire dépister de manière utile et de donner la priorité aux personnes symptomatiques ou cas contacts". C'est ce qu' a déclaré lundi Daniel Habold, le directeur de Santé Publique Nouvelle-Aquitaine, encourageant les médecins "à ne pas trop en faire avec les personnes âgées ou fragiles. Cela pourrait être contre-productif" a t-il affirmé.

Le dépistage aujourd'hui est entièrement remboursé, où qu'il soit effectué, avec ou sans ordonnance. "Malheureusement, certaines personnes ont compris que pour avoir un résultat rapidement il fallait simplement dire qu'elles ont des symptômes" regrette Henry-Pierre Doermann. 

Il prévient que des "preuves tangibles" seront désormais réclamées pour un traitement prioritaire. Il faudra fournir une prescription médicale ou une déclaration contact-covid délivrée par la CPAM. 
 

"Nous avons aussi demandé au gouvernement d'assouplir les délais pour les personnes qui doivent voyager en avion et doivent se faire tester 48 heures avant. On espère qu'on sera entendu même si ce sont les compagnies aériennes qui décident". Le représentant des médecins biologistes de Nouvelle-Aquitaine avoue que ces actes ne sont pas vraiment rentables. "La marge est faible quand on met bout à bout le coût du matériel, des réactifs, les coûts en ressources humaines, les frais de structure. Le bénéfice est assez faible. Mais nous continuons à le faire pour la santé publique. C'est notre métier et notre vocation".
Cette semaine la Nouvelle-Aquitaine a vu sa circulation virale doubler par rapport à la semaine précédente. Avec 49 cas pour 100 000 habitants et un taux de positivité de 6,5% contre 0,1% au début de l'été. La Gironde est toujours placée en zone rouge.
 
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