Les habitants de cette commune des Deux-Sèvres et des communes environnantes sont envahis d'odeurs nauséabondes. En cause, le centre d'enfouissement de déchets ménagers du département. La colère monte également chez les élus.
"On est obligés de fermer partout pour empêcher cette odeur de rentrer quelque part et quand c'est rentré, ça tient tout le temps", témoigne un habitant d'Amailloux.
C'est une situation qui semble insupportable, selon les témoignages recueillis lors de notre reportage. Sur le territoire d'Amailloux et dans ses alentours, les habitants sont envahis par des odeurs très fortes, peu supportables.
"Ça me met beaucoup en colère parce que ce n'est pas la première fois que nous avons ce genre d'épisode", explique Nathalie Brescia, maire de la commune d'Amailloux. Et si ce n'est pas la première fois, cette fois l'épisode "est particulièrement marquant".
Les nuisances olfactives durent, selon cette dernière, depuis fin 2023 et se sont intensifiées depuis janvier 2024. "On ne peut pas continuer ainsi", déclare la maire excédée.
Ces odeurs émanent du centre d'enfouissement, exploité par Suez, qui a vu le jour en 2003 et où sont enfouis tous les déchets ménagers du département. Il est implanté sur le massif forestier d'Amailloux.
La plupart du temps, ces nuisances sont liées aux conditions atmosphériques. C'est en tout cas ce qu'affirme le groupe Suez : il aurait trop plu cet hiver, les engins n'ont pas pu manœuvrer comme il se doit et les déchets se sont donc décomposés à l'air libre. "Ce discours n'est plus entendable", fustige Nathalie Brescia. Les explications données sont toujours les mêmes et ne convainquent plus. "On est dans une situation où le cadre de vie, ici, n'est pas plaisant et n’est pas respecté".
Évacuer pour fuir les mauvaises odeurs ?
Le centre d’enfouissement est également très proche des fermes, hameaux et villages au sud-ouest de Chiché. "Pour moi, c'est un problème de gestion", déclare François Mary, maire de Cliché. Face à cette situation récurrente, il envisage même des évacuations de la commune, en cas d'urgence, et pourquoi pas de "reloger la plupart des habitants, soit dans la salle de sport, soit trouver un endroit éloigné du site pour pouvoir les protéger".
Pour l'instant, aucune étude n'a été réalisée pour mesurer les éventuels effets de ces gaz sur la santé. Néanmoins, plusieurs habitants se sont plaints de maux de tête et de nausées. Un éleveur a même affirmé avoir fait un malaise, à deux pas de la décharge, alors qu'il soignait ses animaux.