Pour les presque 400 âmes du célèbre village de gâtine dans les Deux-Sèvres, le 30e anniversaire du festival devait être le point d’orgue d’un été 2020 joyeux et poétique. La crise sanitaire a fait craindre le pire aux habitants du Nombril du Monde, finalement la fête aura bien lieu.
Saint Pou, priez pour nous ! Pour rappel, Saint Pou est guérisseur des maladies nerveuses liées à la peur, et peur ils ont eu les Pugnaciennes et Pugnaciens. Mais, qu’on se le dise, ce n’est pas un virus microscopique qui fera trembler « le ventre historique de la naissance des histoires du monde ». Début juin, le village s’est réuni et décision a été prise de maintenir l’événement même si les conditions ne seront pas celles initialement prévues.
« Les trente ans, ça fait longtemps qu’on en parlait », explique Gérard Pillet, président du comité d’animation, « alors on s’est dit tant pis... Ça va pas être tout simple question sanitaire, mais on va quand même le faire ».
« Une décontamination massive du public à la morosité ambiante avec des réanimateurs culturels, des toussoirs d’envergure, des grands bols d’air, de l’élasticité sociale en veux-tu en voilà », comme d’habitude, les organisateurs ont concocté un programme de théâtre, de contes, de jeux avec quatre à cinq spectacles par jour au pied du château.
« Au départ, il y avait 30 propositions artistiques par jour, c’était prévu sur trois jours, il y avait 80 intervenants, on fêtait les 30 ans quoi ! » se souvient Stéphane Pelletier, coordinateur du festival. « Là, ça sera moins intense du coup, avec des intimes de l’histoire, Yannick Jaulin, Titus, Anne Marcel, Jérome Rouger. A cette réunion du 5 juin, on a senti que les gens avaient envie de se retrouver ».
Cela commencera donc le vendredi 14 août à 10h33 avec « une trialée d’intervenants officiels », les incontournables invités institutionnels qui ont été prévenus par Yannick Jaulin qui se chargera de lancer les festivités : 30 ans, 30 secondes ! Pas de temps pour les longs discours.
Fraîchement auréolé d’une nomination aux Molière 2020 du « Seul en scène », Yannick -et c’est bien plus important à ses yeux, on s’en doute- n’a jamais pensé annuler le festival. « Dans l’équipe, certains envisageaient de reporter, mais c’est débile, on ne reporte pas sa vie ! L’année prochaine on fera autre chose avec d’autres envies. Mais là c’était important pour moi cet anniversaire. On va peut-être être moins délirant qu’on a pu l’être certaines années mais ça sera dans une vraie ambiance qui peut faire du bien dans ces temps où il n’y a pas beaucoup de festivals ».
Attention toutefois, il n’y aura pas de la place pour tout le monde. Pour cette raison, la programmation du vendredi sera la même que celle du samedi avec une jauge maximale de 500 personnes, et n’imaginez pas débarquer à l’improviste en espérant glaner miraculeusement un ticket.
Et puis n’oubliez pas que le Jardin Sonore au cœur du village a rouvert ses portes depuis début juin et propose aussi tout l’été spectacles et animations. Après tout, c’est tous les jours la fête à Pougne-Hérisson.
Demandez le programme sur le site internet du festival www.nombril.com