Le Festival international du film ornithologique de Ménigoute (Deux-Sèvres) tient sa 37ème édition jusqu'au 1er novembre. Si l’événement permet de faire découvrir la vie animale, il veut surtout aussi alerter sur la disparition de certaines espèces.
Il n’avait pas pu avoir lieu en 2020. Le Festival international du film ornithologique de Ménigoute, dans les Deux-Sèvres, fait son retour depuis le 26 octobre jusqu’au 1er novembre. Au total, 65 films documentaires animaliers du monde entier sont à l’affiche.
Objectif : sensibiliser à la biodiversité et à sa protection. Face à la disparition de certaines espèces, le festival tire la sonnette d’alarme.
"Des écosystèmes entiers s'effondrent"
“Aujourd’hui, nous sommes dans une situation dramatique sur le plan naturaliste”, s’inquiète Dominique Brouard, fondateur du festival. “Des écosystèmes entiers s'effondrent, des espèces disparaissent et tout cela va s'accélérer si on ne fait rien.”
Le Festival a vocation à montrer qu’il y a une impérieuse nécessité de conserver les beautés de la nature et l’ensemble des écosystèmes, voire de les restaurer.
Les incidences des pollutions sonores sur les animaux
Le festival amène le public à la rencontre de celles et ceux qui ont fait de la protection de la nature un enjeu personnel. Comme Boris Jollivet, audio-naturaliste. Depuis trente ans, ce Tourangeau sillonne les régions pour enregistrer les sons de la nature pour le grand public.
Dans sa pratique professionnelle, il a constaté qu’il était devenu difficile de trouver un endroit où l’on n’entend ni voiture, ni moteur, ni activité humaine. Julien Guéraud en a fait un documentaire, diffusé pendant le Festival ornithologique de Ménigoute, intitulé la “La quête du silence”.
Trailer - La quête du silence, un film de Julien Guéraud
A travers cette quête du silence, le réalisateur Julien Guéraud voulait montrer les conséquences de ces pollutions sonores sur les animaux. "Par exemple, avec le bruit des bateaux à moteurs en mer, le son se propage et impacte directement les mammifères marins qui se repèrent par écholocalisation (sonar)", se désole le réalisateur du documentaire. "Avec le tintamarre lié aux activités humaines, cela perturbe leur orientation."
Boris Jollivet, lui, constate la disparition de certaines espèces depuis trente ans. "Ce qu’il y a de plus flagrant, c’est la disparition des insectes", déplore l'audio-naturiste. Avec les activités agricoles, les prairies naturelles, véritables écosystèmes pour de nombreuse espèces, disparaissent. "On a aussi des espèces d’oiseaux, qui étaient communes il y a 20-30 ans comme la caille des blés, ou certains bruants, qui malheureusment deviennent des raretés aujourd'hui !"
Mais Boris Jollivet garde espoir : "Heureusement, on revoit des espèces qui n’existaient plus chez nous, comme le castor, la loutre, le loup, le lynx. Quand j’étais gamin, je n'aurais jamais pensé revoir ces espèces en France." Le Festival ornithologique de Ménigoute se termine le lundi 1er novembre.