5.000 personnes manifestent à La Rochénard, dans les Deux-Sèvres, contre les projets de bassines. Une manifestation que la préfecture a essayé d'interdire en prononçant de nombreuses restrictions, les premiers heurts avec les forces de l'ordre apparaissent.
Interdiction de circulation des tracteurs et autres engins agricoles sur un secteur délimité, interdiction de déplacement de la manifestation sur d'autres. La préfecture des Deux-Sèvres a multiplié les arrêtés pour tenter de maitriser la manifestation des anti-bassines. Pour les services de l'État, il fallait absolument surveiller de près ce "Printemps Maraîchin" que les organisateurs annoncent pourtant familial et festif, avec des concerts, des randonnées, des pique-niques, des prises de parole, un bal et une manifestation.
Et de fait, les manifestants sont surveillés de près par un dispositif de maintien de l'ordre imposant. Des gendarmes et des gendarmes mobiles sont sur le terrain pour sécuriser les bassines et empêcher les manifestants de commettre des dégradations comme cela a été le cas lors de précédentes manifestations. D'autant que dans le camp des partisans des bassines, il y a aussi du monde. La Coordination Rurale a mobilisé ses adhérents pour empêcher, le cas échéant, les manifestants de vider l'eau de leurs bassines.
5.000 manifestants anti-bassines et 200 pro-bassines
Les organisateurs annoncent plus de 5.000 manifestants
À partir de 14 heures, le cortège des manifestants s'est mis en marche. 5.000 personnes environ ont déployé leurs banderoles pour dénoncer les projets de bassines et ce qu'ils considèrent comme une privatisation de l'eau par les agriculteurs.
C'est notamment le message de Benoit Biteau,le député européen " l'eau est un bien commun, c'est ce que dit la directive cadre européenne sur l'eau, c'est l'article 1. Mais là, on est sur des logiques où on a confisqué l'eau au profit de moins de 5% d'agriculteurs" peste-t-il.
C'est l'agriculture qui a créé les autoroutes de l'eau qui font que l'eau se barre à la mer à la vitesse grand "V". Et là, ils disent on ne peut pas laisser partir l'eau à la mer, il faut qu'on la récupère. Mais ils font les choses à l'envers! L'eau, il faut la retenir sur les zones humides comme le marais poitevin qui va recharger les nappes et après on pourra utiliser l'eau pour l'agriculture et faire du stockage. Mais commençons par le début!
Benoît Biteau, député Européen
Dans le camp opposé, 200 personnes environs étaient rassemblées pour défendre l'implantation des bassines.
Mise à jour 16 heures : des manifestants anti bassines sont en train de creuser avec des pelles et des pioches pour mettre au jour des canalisations d'irrigation.
Les forces de l'ordre sont intervenues et des grenades lacrymogènes ont été lancées. Corentin Fouchard, notre journaliste sur place évoque des heurts avec les forces de l'ordre et une situation qui dégénère.
La préfecture demande aux automobilistes d'éviter le secteur.
Les choses se sont calmées en milieu d'après midi et les manifestants ont rejoint les tracteurs de la Confédération Paysanne bloqués à Vallans.
Mise à jour le 27 mars 2022 à 17h15.
Une personne est morte dans la nuit de samedi à dimanche au festival maraîchin. Un homme âgé d'une soixantaine d'année qui aurait succombé à une crise cardiaque d'après nos confrères de la Nouvelle République. Les personnes présentes sur place auraient signalé qu'il s'était plaint de douleurs dans la poitrine. Malgré les soins prodigués et l'intervention du SAMU, il n'a pas pu être réanimé.
Une autopsie sera réalisée à Poitiers pour déterminer la cause exacte de la mort. Des analyses toxicologiques ont également été demandées et une enquête judiciaire a été ouverte. Elle sera refermée si la cause naturelle du décès est avérée.
Manifestations du samedi 26 mars
Les manifestants font le bilan du week-end et s'interrogent sur les questions d'eau dans le futur.