Les anti-bassines espèrent mobiliser des milliers de sympathisants, du 25 au 27 mars, dans les Deux-Sèvres. Trois jours d’échanges, de concerts et de conférences pour dénoncer, une nouvelle fois, un modèle agricole jugé destructeur et inégalitaire. La Préfète des Deux-Sèvres a émis des restrictions, par crainte de débordements.
Ils l’ont appris en pleine conférence de presse. Les organisateurs du « Printemps maraîchin » détaillaient, ce mardi matin, le programme des 25, 26 et 27 mars aux médias locaux et nationaux, quand la Préfecture des Deux-Sèvres a transmis son communiqué.
Pas moins de quatre arrêtés visant à interdire la circulation d’engins agricoles, la détention et le transport d’armes, d’artifices ou de produits inflammables. Surtout, la Préfète Emmanuelle Dubée, récemment installée, souhaite interdire les manifestations et attroupements sur le territoire des communes suivantes : Mauzé-sur-le-Mignon, Epannes, Prin-Deyrançon, Le Bourdet, Val-du-Mignon et Usseau. En clair, tout le périmètre autour de La Rochénard, point de départ de la manifestation prévue samedi 26 mars à 14 heures.
Eviter de nouveaux débordements
Le Préfet de Charente-Maritime a pris dans la foulée des dispositions similaires sur le périmètre de huit communes à proximité de la zone concernée (Saint-Pierre-d’Amilly, Saint-Saturnin-du-Bois, Benon, Cramchaban, La Laigne, La Grève-sur-Mignon, Ferrière-d’Aunis et Courçon).
Nous voulons parler du fond, des arguments, la Préfète nous répond ordre public et parking.
Julien Le Guet, Bassines Non Merci
Des mesures motivées par le souvenir des dégradations commises le 6 novembre dernier, sur la réserve de Cramchaban (17), commune voisine de Mauzé-sur-le-Mignon, d’où le cortège était parti. En fin de journée, des heurts avaient éclaté avec les forces de l’ordre. Les manifestants avaient pénétré sur le site d’une réserve de substitution et débranché la pompe.
Du côté des organisateurs, le mot d’ordre reste le même : se mobiliser massivement pour dénoncer des « projets criminels » selon Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne, faisant allusion aux 93 projets de réserves de stockage d’eau qui concernent la seule ex-région Poitou-Charentes.
Les pouvoirs publics, la FNSEA et la Coordination rurale soutiennent un modèle de firme et non un modèle de ferme.
Nicolas Girod, Confédération paysanne
Quant à Julien Le Guet, du collectif « Bassines Non Merci », il assure que « le rassemblement aura bien lieu ». Il compte sur un nouvel élan, une « solidarité » suite à la récente découverte d’une caméra destinée à espionner les allées-et-venues des membres du collectif.
Vers une mobilisation historique ?
Bassines Non Merci espère une mobilisation record ce week-end. Entre 5.000 et 10.000 personnes pourraient répondre à l’appel conjoint de la Confédération paysanne, la LPO, Les Soulèvements de la terre, Attac, Les Amis de la terre et d’autres organisations environnementales et syndicales. Des représentants du Parti Communiste, de la France insoumise, d’Europe-Ecologie-Les-Verts et du NPA sont également attendus.
Le « Printemps maraîchin » veut être un moment populaire et festif. Des conférences, des randonnées naturalistes et des concerts jalonneront les trois jours. Une quinzaine de bus sont attendus depuis Paris, Lille, Tours, Rennes, Lyon ou Rodez. Reste à savoir si les convois agricoles prévus depuis les départements voisins des Deux-Sèvres oseront braver l’interdiction préfectorale.