Julien le Guet, le leader du mouvement anti-bassines dans les Deux-Sèvres a découvert devant le domicile de son père une caméra de surveillance enterrée. C'est dans cette maison qu'avaient lieu les réunions des militants opposés aux retenues d'eau.
"Les barbouzes ont été pris la main dans le sac" Julien Le Guet ironise mais il prend malgré tout l'affaire très au sérieux. Il a découvert jeudi devant le domicile de son père une caméra à moitié enterrée et recouverte d'un filet de camouflage et de feuilles. Elle était dirigée vers l'entrée du domicile et pouvait ainsi surveiller les allées et venues des militants anti-bassine qui venaient régulièrement se réunir chez le père de Julien Le Guet. "La maison est grande" explique-t-il.
"On se plaît à croire que la préfète sait ce qu'on se dit en réunion" raille Julien Le Guet. Plus sérieusement, il va demander un référé expertise. Il s'agit à la demande d'un avocat, de nommer un expert pour déterminer de quel type de matériel il s'agit. Mais les militants anti-bassines n'ont pas de doute sur la question.
La caméra a deux grosses batteries, c'est du matériel qui fonctionne longtemps sans avoir besoin de le recharger. La caméra est orientable, c'est du matériel de pro. On sait maintenant qu'on a une préfète à notre écoute!
Julien le Guet, collectif Bassines Non Merci
En quelques clics sur Internet on peut retrouver l'origine des batteries. Le fabricant produit des batteries communicantes et des batteries au lithium militarisées "à destination des forces de police, de gendarmerie et de groupes opérationnels. Il est un "fabricant historique des ministères de l’Intérieur, de la Défense, de l’OTAN ainsi que des plus grands donneurs d’ordres civils de l’industrie française."
Julien Le Guet pense que la maison de son père était aussi vraisemblablement placé sur écoute. Les militants vont voir avec les services juridiques des associations qui les soutiennent quelles suites à donner à cette affaire. En attendant, ils ont déplacé la caméra pour l'installer dans le Marais Poitevin à l'entrée d'un terrier de loutre.
Comme ça, la préfète est branchée sur télé loutres !
Julien Le Guet, collectif Bassines Non Merci
Contactée, la préfecture des Deux-Sèvres a fait savoir qu'elle "ne commentera pas cette affaire".
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