En grève depuis le 6 janvier, les avocats ne désarment pas. Et même si le gouvernement a eu recours à l'article 49-3 de la constitution pour faire adopter la réforme des retraites, ils continuent de dénoncer un système dont ils ne veulent pas.
Depuis deux mois, les cabinets des avocats tournent au ralenti. Les audiences sont reportées, les dossiers sont renvoyés, même ceux qui concernent les affaires de divorce. Une mobilisation inédite pour cette profession qui refuse en bloc le projet de réforme des retraites et la disparition de leur caisse autonome. Selon eux, le système universel signera l'arrêt de mort de nombreux cabinets.
On est face à un gouvernement qui ne nous entend pas alors que depuis le 6 janvier on est totalement mobilisés dans cette grève.
Si cette réforme passe, nous serons un tiers à disparaître. Anne-Laure Blouin, bâtonnière du barreau des Deux-Sèvres.
Pour son confrère, Jean-Aurélien Liauzin, avocat au barreau des Deux-Sèvres, la dureté et la durée du mouvement sont à la hauteur des enjeux pour la profession.
Ça fait deux mois qu'on n'a pas plaidé, deux mois qu'on a arrêté les missions d'aide en garde à vue. Ça ne nous fait pas plaisir mais on n'a pas le choix. Jean-Aurélien Liauzin, avocat au barreau des Deux-Sèvres
Et tous affirment avoir le soutien de leurs clients, malgré toutes les difficultés qui découlent de cette grève.
Pour l'instant, les clients comprennent, ça ne leur fait pas particulièrement plaisir, mais ils nous soutiennent. Jean-Aurélien Liauzin, avocat au barreau des Deux-Sèvres
Après s'être bâillonnés, après avoir jeté leurs robes aux pieds de Nicole Belloubet, leur ministre, les avocats ont encore des idées de manifestations. Le 14 février par exemlpe ils ont écrit, pour la Saint-Valentin, une lettre de désamour à la garde de Sceaux. Et sur le ton de la boutade, ils déclarent être prêts à tenir jusqu'au Tour de France.
Reportage dans les Deux-Sèvres, François Bombard, Bruno Pillet et Martine Sitaud.