La troisième journée de ce procès hors norme s'annonçait compliquée avec l'examen des photos des scènes de crime. C'est toute la barbarie dont ont fait preuve les accusés qui a été décrite en détail devant la cour.

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« Tout ça pour quoi ? Pourquoi autant de sauvagerie ? Mes collègues et moi on est pas en mesure de vous le dire." Celui qui parle est le commandant en charge des investigations à l'époque des faits. Il fait parti de la police judiciaire de poitiers. Il est le premier à prendre la parole ce matin. 

cet enquêteur expérimenté intervient après la découverte par les policiers de Niort d'un corps sans vie, dénudé et portant des entailles sur le corps, dans un appartement de la rue Jean Migault. C'est celui de Vincent Papet, un SDF âgé de 45 ans et tué entre le 17 et le 18 mai 2016. L'autopsie va comptabiliser 70 plaies dont 18 au crâne.
 



Il y a le cadavre dela rue Migault, mais et il y a aussi les restes humains retrouvés rue de la Poterne dans cette maison abandonnée, ce jardin en broussaille derrière un mur d'enceinte. La végétation est dense. Sur les téléviseurs de la salle d’audience, les image se succèdent...un tronc, une tête, une cuisse... Puis vient la vue d'un bras gauche dont les doigts ont été sectionnés. La peau des membres est noircie. C'est le corps de Malik Yazizaine. Un jeune homme de 19 ans qui a subi les pires outrages pendant plusieurs jours. Son corps a révélé de nombreux traumatismes dus à des coups et blessures portés ante et post mortem. Les doigts de ses deux mains et les parties génitales avaient été sectionnés. 

Prostrée sur sa chaise, la mère de Malik serre contre elle la photo de son fils imprimée sur son t-shirt. Elle ne peut contenir ses larmes. Elle fait face aux accusés qui, pour la plupart, sont impassibles alors que sur les téléviseurs de la salle d'audience sont diffusées les différentes scènes de crime. 
 
 

Ces images étaient quand même d'une grande violence pour une mère qui a perdu un fils aussi jeune. Elle a été contrainte de quitter la salle et elle a pu bénéficier immédiatement du soutien de la psychologue de l'association France Victime.

Isabelle Malard, avocate de la famille de Malik

Sur une vidéosurveillance du Carrefour City où le groupe avait l'habitude de faire la manche, les enquêteurs constatent que Thierry Nicollas, "le big boss", Loïc Carabelos et Loan Malecot sont ensemble le 17 mai 2016. De 16h à 20 h, ils viennent une dizaine de fois pour acheter de l'alcool et de la nourriture. Toujours d'après le commandant de police, , Nicollas "prenait les petits jeunes sous son aile pour qu'ils commettent des petits délits pour son compte". L'homme n'a jamais exprimé de regret ou d'empathie. "Il s'est construit une légende", poursuit-il, "en disant à ses acolytes qu'il avait tué une quinzaine de fois. Nous avons beaucoup cherché, en faisant des recoupements et des signalements ailleurs en France, mais nous n'avons rien trouvé d'autres que les quatre victimes de Niort". Cet après-midi, son avocat semble vouloir minimiser la responsabilité de son client. Dure tâche.
 

Certes c'était peut-être un grand frère, un guide dans un groupe mais on est loin de dire qu'il donnait des ordres et des instructions à tout le monde ou qu'il faisait peur à tout le monde. A ce moment-là, ils formaient un groupe plutôt uni.

Guillaume Tilleau, avocat de l'accusé Thierry Nicollas

Une oreille entaillée et donnée à manger à un chien, un "jeu du lancer de couteau", des coups assénés avec le plat d'une pelle, puis avec le tranchant, des abus sexuels... Dans le box des accusés, Thierry Nicollas gardent les yeux rivés sur l'écran. Pendant deux semaines encore, lui et les quatre autres accusés vont devoir publiquement faire face à ces actes de barbarie... et au regard de la mère de Malik.

Antoine Morel et Anna Pettini étaient présents pour cette troisième journée d'audience : 
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