“C’est une catastrophe” : la détresse financière des apiculteurs causée par le mauvais temps

La pluie, le manque de soleil et les basses températures ont drastiquement fait chuter les récoltes de miel des apiculteurs. Obligés de nourrir leurs abeilles au sirop, les mauvais jours sont aussi pour eux symboles d’une perte économique importante.

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Alors qu’il devrait récolter son miel, Nicolas Girard nourrit ces abeilles au sirop. Un liquide jaune et sucré qui coûte à cet apiculteur professionnel des Deux-Sèvres près de 7 000 euros. Depuis début mai, il a dû écouler sept tonnes de ce précieux sirop qui permet de maintenir ces insectes en vie. Nicolas Girard n’a pas d’autre choix. À cause des mauvaises températures de ce mois de juin, il a déjà perdu quatre ruches. “Nourrir les ruches, on ne fait que ça depuis le début de saison”, désespère-t-il.

Si les abeilles sont capables de supporter le froid, en cas de fortes pluies, elles ne peuvent pas sortir butiner. Autre conséquence, le mauvais temps impacte également leurs fécondations. Enfin, le manque de soleil a pour effet de produire un nectar de fleur de mauvaise qualité.

Un printemps sans récolte

Ce désastre économique est d’autant plus important, car la récolte de printemps représente, en temps normal, un tiers du chiffre d'affaires. Nicolas Girard et sa femme, également apicultrice, ont 200 ruches en production. Ni le miel de printemps, ni le miel de colza, ni le miel d’acacia n’ont fonctionné cette année.

On a eu des années difficiles, mais jamais comme ça.

Nicolas Girard

Apiculteur à Thorigné (79)

durée de la vidéo : 00h01mn47s
La pluie, le manque de soleil et les basses températures ont drastiquement fait chuter les récoltes de miel des apiculteurs. ©France télévisions

En temps normal, cet apiculteur récolte environ cinq tonnes de miel. Ce rendement manquant représente, pour lui, une perte de 50 000 euros de chiffres d’affaires. “On a eu des années difficiles, mais jamais comme ça”, explique l’apiculteur dans le métier depuis 14 ans. Nicolas Girard et sa femme survivent grâce aux stocks vendus l’année passés. “Il ne faudrait pas une deuxième année comme celle-ci, ce n’est pas possible”.

Même constat pour Patrick Dujardin, président de l'association "Abeille du Poitou" qui compte 300 adhérents dans la région. “Il y a les amateurs pour qui c’est embêtant et puis il y a les professionnels pour qui c’est une catastrophe parce qu’ils doivent dégager un salaire”, déclare-t-il. Sur les cadres de ces ruches, pas de miel operculé (signe que le miel fermente et peut être récolté) mais juste une fine couche de miel frais et inutilisable pour le moment.

Un espoir pour l'été

Les apiculteurs de la région espèrent donc le retour des beaux jours. Les apiculteurs peuvent encore compter sur les récoltes de miel de châtaignier et de tournesols pour équilibrer leurs finances. Mais attention aux grosses chaleurs, qui bloquent la sécrétion de nectar des fleurs que butinent les abeilles. “La meilleure chose qui pourrait nous arriver, c’est le retour du beau temps, il n’est pas encore trop tard pour avoir une récolte d’été”, conclut Patrick Dujardin avec espoir.

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