Les averses à répétition et les sols humides empêchent les producteurs de terminer leur plantation de melons dans la Vienne. L'accumulation de pluies entraîne de nombreuses complications, notamment à l'approche de la période des récoltes.
Si quelques melons charentais traînent ici et là sur les étals des maraîchers, le Melon du Haut-Poitou tarde à arriver. L’été dernier, il était possible de les consommer dès la mi-juin. Désormais, il faudrait attendre le mois de juillet pour se procurer des melons du Haut-Poitou.
Seule solution, bâcher les plantations
L'inquiétude règne chez les producteurs de melons, comme François Rondeleux, basé à Maulay, dans la Vienne. "Les premières pertes sont liées à l’accumulation de pluie : l’eau reste dans son cocon, et tout cela ramène plusieurs maladies. Le melon a besoin d’eau surtout au niveau de sa plantation, mais là, il a besoin de soleil et de chaleur."
Contrer l'accumulation d'eau, c'est compliqué.
François RondeleuxProducteur de melons à Maulay
Si ce petit cucurbitacée a besoin d'eau au moment de sa plantation, un surplus d'eau pendant son développement détruit la récolte. "La pluie est intéressante, on en a besoin, mais là, c'est l’accumulation d'eau qui fait que le melon est constamment en zone humide. Qui dit zone humide dit risque de maladie. Le melon n'a pas besoin d’autant d’eau... Là, c'est vraiment un surplus", ajoute François Rondeleux.
L'unique solution qu'a trouvé ce producteur est de bâcher ses plantations : "On a bâché plus pour les protéger au maximum afin d'avoir un melon de qualité et surtout, avoir beaucoup moins de perte au bout du compte. Mais le fait de débâcher fait que l’humidité va partir plus facilement. Il suffit qu’il y ait un peu de vent et cela va plus naturellement assécher cette melonnière. Et du coup pouvoir se développer plus facilement et plus sainement surtout".
CARTE. Maulay (86)
Une forte exposition aux maladies
Le constat est le même pour Tony Thibault, producteurs de melons à Thuré. Pour protéger ses plants des intempéries à venir, Tony a décidé de ne pas retirer les bâches de ses parcelles. Problème, le plastique l’empêche d’appliquer une protection sanitaire, exposant ainsi ses melons à la maladie. "L’inconvénient de ce plastique, c'est qu’on ne peut pas intervenir par rapport au risque mildiou. Le mildiou est vraiment lié à deux facteurs : la pluie et la chaleur. Avec toute la pluie que l'on a eue auparavant et avec la chaleur, le risque d'avoir du mildiou sur nos plantes a augmenté petit à petit."
Entre la main d’œuvre, le matériel et les plants, on a perdu 2 500 euros.
Tony ThibaultProducteur de melons à Thuré
Des melons fragiles, lents à mûrir, plus soumis aux attaques de nuisibles. "Des animaux viennent dévorer nos plants de melon : les limaces, les lièvres, les corbeaux arrachent nos melons. On a un petit manque de sérénité aujourd'hui", évoque Tony Thibault. "On a déjà beaucoup de dégâts : 1 000 hectares à cause des limaces, 5 000 plants ont été complètement mangés par des lièvres. Entre la main d’œuvre, le matériel et les plants, on a perdu 2 500 euros."
Malgré les complications, les producteurs veulent rester optimistes. Tous guettent la moindre éclaircie pour se remettre au travail. Mais ils l’assurent : le melon du Haut-Poitou sera de bonne qualité, il faudra juste être patient et attendre le mois de juillet pour à nouveau le déguster.