Faut-il changer le nom du melon charentais ? Les avis divergent chez les producteurs

L'Association Interprofessionnelle Melon (AIM), qui représente les producteurs et les expéditeurs de melons en France, souhaite que le fruit ne soit plus rattaché à sa terre d'origine. Les producteurs charentais ne sont pas d'accord avec cette décision.

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Dans les étals des marchés français, on commence à trouver des barquettes de fraises et de framboises, des courgettes ou des aubergines, mais également des melons. Sur le marché Notre-Dame de Poitiers, on trouve, par exemple, les premiers melons charentais en provenance d'Espagne ou du Maroc. De quoi troubler quelque peu la clientèle. "Il vient de Charente, non ?", s'interroge une passante. "Ah non, il vient du Maroc !"

Le melon charentais, pas si charentais que cela

Récemment, l'association 60 Millions de consommateurs a relayé une photo illustrant la confusion chez les consommateurs. Il y est inscrit : "Melon charentais, origine : Maroc ou Espagne."

Le melon charentais est une variété de melon, et n'indique en aucun cas sa provenance. C'est la raison pour laquelle l'AIM, l'Association Interprofessionnelle Melon, milite pour le rebaptiser en "melon côtelé".

"Les producteurs se sentent un petit peu pris entre le marteau et l'enclume, avec cette obligation réglementaire d'affichage et de temps en temps, ces accusations de tromperie qui sont liés à une méconnaissance de la réglementation", révèle Rémi Javernaud, responsable de l'AIM.

Les avis divergent chez les producteurs en Charente

Le changement concernerait également les producteurs de melons basés en Charente. Si le fruit représente seulement 2 % de la production nationale, certains agriculteurs estiment que ce n'est pas à eux de changer de nom de variété, puisque ce type de melon vient historiquement des terres charentaises. "On n'a pas appelé le melon autrement que melon charentais. Cette production a été importée, ici, en Charente, et on a commencé à le cultiver en Charente", rappelle Alexandre Doussaint, cultivateur de melons charentais à Chadurie.

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{} ©France télévisions

Certains maraîchers de la région comprennent malgré tout l'initiative voulue par l'AIM. Le changement de nom donne même des idées à certains producteurs qui y voient la possibilité d'avoir leur propre appellation. Caroline Millon-Mesnard, basée à Mainxe-Gondeville, partage l'idée : "Ce sera à nous, producteurs charentais, de mettre en avant notre terroir et notre produit, tout en insistant sur le caractère charentais."

Le melon charentais demeure le melon plus consommé et le plus cultivé en France, avec 250 000 tonnes produites par an.

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