La Gironde a connu de violents orages dans la nuit de 18 au 19 juin. Des abats d'eau intenses et soudains sont survenus, notamment à Bordeaux et sur le Bassin d'Arcachon. Le vignoble a souffert également de la grêle dans des zones très localisées à l'est du département.
"Cette nuit, un puissant orage de grêle aura mis à terre notre millésime 2024..." Les mots de Marius Bielle sur sa page Facebook sont accompagnés d'une image en noir et blanc, sous un ciel encore menaçant. Ils traduisent les sentiments des sinistrés, dont les vignes se trouvaient sous le passage très localisé d'un nuage de grêle.
Dans le secteur, des feuilles hachées, des bois raclés et, moins visibles, des graines percées qui vont à la fois sécher et devenir une porte ouverte pour les maladies de la vigne. Le constat est sans appel : la production est très clairement menacée pour les vignes concernées.
Un "couloir" de grêle
Ce mercredi matin, certains vignerons dans le vignoble de Pomerol ont du mal à réaliser. Comme souvent pour la grêle, l'attaque était imprévisible, intense et très localisée. On parle d'un "couloir" qui a concentré vent, pluie et grêle et mis à mal la plante et ses fruits en développement.
Un phénomène très localisé qui a concerné le vignoble de Pomerol dans le Libournais.
"Une sale année !, lâche Jean Marie Garde, du Château Clos René. Son vignoble est situé sur le lieu-dit du "Petit Moulinet" à Pomerol (33) sur le plateau qui va de Fronsac à Lussac dans le Libournais.
Ça a été assez rapide. Tout à coup, des tourbillons de vent, des éclairs, du tonnerre et cette chute de grêle autour de minuit.
Jean-Marie GardeChâteau "Clos René"
"Ça a pris la moitié de ma propriété", lâche le vigneron qui a subit trente minutes de grêle à 1 heure du matin. "On voit très bien le feuillage sur le sol. La grêle a raclé les rameaux et, sur les grappes, il y a des impacts qui ne se voient pas encore" mais "qui vont changer de couleurs parce qu'elles ont été percées. C'est aussi propice au développement de maladies", s'inquiète-t-il.
Une production menacée
Ici, on connaît le travail que représentent la viticulture, les différentes étapes, le suivi des cultures, la protection contre les maladies. Mais on doit également gérer les aléas climatiques qui peuvent venir compromettre tout cela. Le gel matinal au printemps et les épisodes de grêle sont les plus redoutés.
"À Pomerol, les propriétés sont souvent imbriquées les unes dans les autres. Ça touche dans ce secteur au moins trois ou quatre propriétaires", note Jean-Marie Garde. Aujourd'hui, l'heure est au constat des dégâts. Il estime qu'une centaine d'hectares sont touchés. Mais, selon lui, "c'est encore trop tôt pour faire une estimation définitive. C'est au fil des jours qu'on va découvrir l'ampleur des dégâts".
Maintenant, il va falloir s'employer à sauver les bois, cicatriser, pour sauvegarder la production de l'année prochaine.