"De l'eau jaillit le feu" est un film de Fabien Mazzocco qui sort en salles le 31 mai. Il raconte la lutte contre les méga bassines dans les Deux-Sèvres. Un film au plus près des militants contre "la privatisation" de l'eau.
Comment un territoire paisible comme le Marais poitevin est-il devenu un lieu d'affrontements et de violences ? C'est cette question que se pose Fabrice Mazzocco dans son dernier film "De l'eau jaillit le feu" qui sort en salle le 31 mai. Comment en est-on arrivé à une guerre de l'eau et à une opposition aussi frontale entre deux camps ? Les agriculteurs irrigants d'un côté, de l'autre les opposants aux mégabassines. Les affrontements entre certains manifestants et les forces de l'ordre au mois de mars dernier ont été particulièrement violents. De nombreux manifestants et policiers ont été blessés. Deux manifestants ont été très gravement touché, l'un d'entre eux, Serge, n'est toujours pas tiré d'affaire.
Deux camps qui semblent irréconciliables, d'autant que tous les spécialistes du climat annoncent des étés de plus en plus chauds et de plus en plus secs. Comme le résume avec amertume l'un des intervenants dans le film :"il y a 200 bassines prévues sur le Poitou-Charentes. Et dans le secteur là, on en a déjà 16. Il y a qu'un truc qui va manquer, c'est l'eau."
"Il y a un point de vue assumé dans ce film"
Fabien Mazzocco connait le Marais Poitevin et les Deux-Sèvres. Son premier séjour dans la région remonte aux années 2004/2006. Il est alors étudiant à l'IFFCAM, l'Institut Francophone de Formation au Cinéma Animalier de Ménigoutte.
Il en sort diplômé grâce notamment à son film d'étude "La soif du Marais", consacré au Marais Poitevin. Dès cette époque, il rencontre Julien Le Guet, l'actuel porte-parole du collectif "Bassines, non merci !". Et ils constatent ensemble que l'agriculture utilise abondamment l'eau du Marais qui en souffre. Les zones humides diminuent.
Quelques années plus tard, il revient dans le Marais pour deux ans, il tourne un nouveau film "pour quelques grains d'or" qui dénonce la culture intensive du maïs autour du Marais qui assèche les terres et qui consomme de très grandes quantités d'eau.
En 2020, il revient définitivement dans les Deux-Sèvres pour y vivre et ce qu'il découvre l'effraie :
Quand je suis revenu, j'ai halluciné en voyant le Marais, l'effondrement de la biodiversité.
Fabien MazzoccoRéalisateur
Il suit alors les mouvements de lutte contre les mégabassines et l'agriculture intensive "Il y a un point de vue assumé dans ce film. Dans un sujet aussi clivant, on a tendance à classer le réalisateur dans un camp. Mais j'assume complètement, je pense que ce sujet des bassines, c'est de la folie".
"De l'eau jaillit le feu"
Dans ce dernier film, Fabien Mazzoco revient sur la lutte contre les bassines et sur les affrontements qui l'accompagnent "le débat a des relents de débat identitaire, entre les agriculteurs qui auraient raison contre des néo-ruraux, alors que cette lutte, elle a un ancrage profond dans le Marais poitevin. La population voit le Marais se dégrader".
Le film sortira en salle le 31 mai, de nombreuses projections en avant-première ont déjà eu lieu dans la région et un peu partout en France. Une projection est prévue à Poitiers le 30 mai au cinéma Le Dietrich à 20h30.
Bande-annonce du film de Fabien Mazzocco : "De l'eau jaillit le feu"